Poésie en poèmes (suite)

Et une seconde partie pour finir sur la poésie ...

Reprenons notre petit voyage dans le monde de la poésie. La semaine dernière, je vous parlais notamment du rondeau, du sonnet et du madrigal. Abordons aujourd’hui, de nouveaux genres poétiques, en espérant que cela vous donne l’envie de vous y essayer.

 

L’ode est un poème lyrique divisé en strophes, que l’on pratique depuis le XVIème siècle. Une ode se compose de trois strophes (strophe, antistrophe et épode) formées sur le même nombre de vers. Les odes sont généralement rythmées et entrainantes comme peut en témoigner le célèbre poème de Ronsard : « Mignonne, allons voir si la rose », dont voici un extrait :

 

« Mignonne, allons voir si la rose, 
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil, 
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée, 
Et son teint au votre pareil. »

 

Comme les épopées, les chansons de geste relataient les exploits des héros (des chevaliers notamment). Le récit était conté par des troubadours (et par des jongleurs) avec un léger accompagnement musical. La chanson de geste est constituée d'une succession de strophes aux longueurs inégales et le plus souvent construites sur une seule voyelle.

La célèbre « Chanson de Roland » est un poème épique et une chanson de geste de la fin du XIème siècle composée de 4 000 vers. On ne connait pas aujourd’hui, de source sure, qui en est l’auteur.

Voici un lien très intéressant qui vous mènera vers le texte original (en vieux français !) :

 http://www.hs-augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/11siecle/Roland/rol_ch00.html  

Le vers libre est désormais celui que nous rencontrons le plus souvent. Même s’il n’y a pas de règles à proprement parlé, la plupart des vers libres employés dès le XVIIème siècle par La Fontaine et utilisés surtout depuis le XIXème siècle, recherchent le rythme et les sonorités.

 

Comme exemple de vers libre, je vous présente le poème d’une jeune auteure amatrice (que vous pouvez suivre sur sa page Facebook : Poem Passion) :

 

« Aussi douce que le velours,

Mystérieuse comme l’amour,

Parfois même volcanique,

Je suis poésie symphonique.

 

Tel un diamant je brille passionnément,

Capable d’éveiller les plus ardents désirs,

Faisant monter passions et plaisirs,

Je suis une femme, tout simplement. »

Agnieszka Tarka

Ici, il y a une volonté de créer des sonorités en utilisant les rimes. Vous  pourrez compter les syllabes et constaterez que les vers sont variés et irréguliers. Le souci du rythme est néanmoins conservé, allégeant la lecture du poème.

 

Vous trouverez également, au cours de vos lectures, de nombreux vers en prose. Cette  forme née au XIXème siècle n'a recourt ni à la rime, ni à la strophe. Elle utilise l'image, le rythme et la « musicalité » des mots.

Un texte quel qu’il soit (roman, discours …), s’il est porteur de sens et non monotone, sera aisément considéré comme de la prose.

 

Je terminerais cette chronique en vous présentant trois formes poétiques originales et particulièrement inventives :

 

L’acrostiche est un poème dont on peut « lire » un message (un nom ou un sujet) dans le mot formé par les premières lettres des premiers mots de chaque vers. Un exemple avec le poème de F. Villon, extrait du Grand Testament :

 Vous portâtes, digne Vierge, princesse,Iésus régnant qui n’a ni fin ni cesse.Le Tout-Puissant, prenant notre faiblesse,Laissa les cieux et nous vint secourir,Offrit à mort sa très chère jeunesse ;

Notre Seigneur tel est, tel le confesse :

En cette foi je veux vivre et mourir.  

Le HAÏKU est un poème japonais de dix-sept syllabes réparties sur trois vers. Il impose des thématiques : la vie et l’amour, le plus souvent.

 Soleil au zénith

Chaleur d’un cœur amoureux

Le front se détendL.Simeno  

Un calligramme est un poème dont la disposition graphique sur la page forme un dessin. Ce dessin doit être en rapport direct ou indirect avec le thème du poème. Il arrive qu’il s’oppose au sens du texte, mais ces calligrammes sont plus rares.

 

Guillaume Apollinaire est le père du calligramme. C’est pourquoi je vous invite vivement à consulter cette page si vous souhaitez en savoir plus :

 http://www.guillaume-apollinaire.fr/calligrammes.htm

Nous en avons fini pour la poésie. Je vous retrouve dès mon retour de vacances pour vous parler notamment de My Major Company, une plateforme de financement participative qui permet à des artistes (musiciens, écrivains etc.) ou inventeurs, de réaliser leur projet avec l’aide des Internautes.