David Fincher nous donne une leçon de cinéma
David Fincher, réalisateur de Fight Club, était à Paris pour la promotion de son nouveau thriller, Gone Girl. Le Journal Des Femmes était présent à la masterclass du maître. Bilan de ce cours pas comme les autres.
Adapté du roman de Gillian Flynn, Gone Girl a fait couler énormément d'encre avant sa sortie. Beaucoup se sont posés des questions sur la mystérieuse disparition d'Amy (Rosamund Pike). Les plus intrigués vont enfin connaître la vérité puisque le film est sorti le 8 octobre 2014 en salles . Nous concernant, nous avons eu les réponses à nos questions de la part de David Fincher lui-même, lors d'une masterclass. Rien que ça.
Le légendaire réalisateur, connu pour son perfectionnisme, est arrivé dans la salle en tenue décontractée. Celui qui captive, dérange et fait rire ses spectateurs s'est prêté aux questions du public avec humour.
Pour Gone Girl, adapté du roman Les Apparences, Fincher a travaillé en collaboration avec l'auteur Gillian Flynn, qui a signé le scénario. Si elle a "entièrement retravaillé son œuvre pour l'adapter au format du film", lui ,a tenté "de mettre l'accent sur certaines traits du livre plus que d'autres".
Jouer avec les sentiments
Le réalisateur américain aime bien s'amuser avec les nerfs des spectateurs. "J'adore vous voir embarrassés. J'aime quand vous vous demandez, tout en vous enfonçant dans votre siège : 'Si je ris, suis-je un pervers ?'. Un film, c'est fait pour rire, pleurer, sursauté", a-t-il déclaré. Pour lui, Gone Girl "était autant intéressant que difficile à réaliser puisqu'il fallait continuellement naviguer entre trois genres : le mystère, le thriller absurde et la satire sociale." Pour ce faire, le choix des acteurs était très important. C'est pour cela qu'il a choisi Rosamund Pike pour incarner le personnage d'Amy. "C'est quelqu'un d'opaque, quelqu'un sur qui on ne peut pas compter ou dont on ne sait pas quoi attendre. Et Rosamund, ne sachant quel genre de personnage elle devait jouer, vu la complexité d'Amy, a parfaitement rendu ce sentiment". Selon lui, les acteurs étaient parfaits dans leur rôle.
Le cinéma du futur
Le réalisateur a d'ailleurs été questionné sur ses rapports avec la chaîne, mais surtout sur sa vision de la future industrie de la série et du cinéma. "J'adore ces mecs, j'en suis fan. J'adore les mécènes qui prennent des risques et qui soutiennent les gens qui veulent écrire leurs histoires. Ce sont les meilleurs amis des réalisateurs. J'ai été halluciné par leur façon de prioriser le contenu. Ils servent de relais à la culture. Je ne pense pas qu'il faille avoir peur de Netflix", a-t-il répondu tout simplement. Avant d'enchaîner : "Ce qui va arriver selon moi dans les années à venir, c'est la destruction de ces capsules de 2 heures pour un film et 22 minutes pour un épisode de série. On va revenir aux fondamentaux : l'histoire et les personnages. On n'aura plus ces limites pavloviennes de doses fixes".
Nous serions donc en pleine mutation du système culturel cinématographique. Vivement les films de huit ou neuf heures (surtout si David Fincher est à la réalisation) !
Découvrez la bande-annonce de Gone Girl, sorti le 8 octobre :