Alex Pettyfer : "Nous avons besoin de nos erreurs pour réussir"

Après "Magic Mike" et "Un amour sans fin", Alex Pettyfer revient au cinéma dans "The Strange Ones", en salles le 11 juillet. Primé au Champs-Elysées Film Festival 2017, cet étrange road-movie confine au thriller psychologique. L'acteur britannique est revenu pour nous sur son mystérieux personnage et sa carrière, éclectique.

Alex Pettyfer : "Nous avons besoin de nos erreurs pour réussir"

C'est sous la canicule parisienne que nous rencontrons Alex Pettyfer, indifférent à la chaleur étouffante, à l'aise dans ses baskets, et comblé par son passage dans la capitale française. L'acteur britannique est là pour parler de son dernier film The Strange Ones, dans lequel il interprète Nick, un jeune homme énigmatique qui sillonne les routes américaines en compagnie d'un adolescent, Sam. Sont-ils frères ou amants ? Sont-ils en train de fuguer ou de faire un simple road-trip ? Le film, en salles le 11 juillet, porte bien son nom en laissant au final le spectateur dans un étrange sentiment de doute et de trouble. Un rôle qui contraste grandement avec ceux que l'acteur de 28 ans a pu porter par le passé. D'alien aux supers pouvoirs dans Numéro 4 à strip-teaseur débutant dans Magic Mike ou bad boy transi dans Un amour sans fin, Alex Pettyfer a su tirer parti de ses expériences adolescentes pour véritablement se révéler. Lorsqu'on lui demande s'il considère ce long-métrage comme un tournant dans sa carrière, il hésite... Une chose est sûre : avec The Strange Ones, Alex Pettyfer entre avec talent et mystère dans la cour des grands.

Le Journal des femmes : Qu'est-ce qui vous a séduit dans The Strange Ones ?
Le script, puis j'ai regardé le court-métrage de 15 minutes du même nom que Lauren Wolkstein et Christopher Radcliff avaient réalisé. J'ai discuté avec eux pour savoir ce qu'ils voulaient faire et j'ai vraiment été impressionné par leurs idées. J'ai voulu prendre un risque avec eux. Je choisis de faire des films pour mon exploration personnelle. Chaque fois que vous peigniez, que vous prenez une photo ou que vous lisez, vous vous découvrez un peu plus de vous. Moi, je vis cette expérience et j'enrichis ma connaissance de ce que je suis en jouant dans des films.

Nous ne savons presque rien sur votre personnage Nick : pouvez-vous nous en dire un peu plus sur lui ?
C'est un personnage très mystérieux. Il est aussi très introverti et ne cesse de lutter contre lui-même. Après si je vous en dis trop sur Nick, vous en comprendrez trop sur le film. Peut-être que Sam et lui sont une même et seule personne...

© Epicentre Films

Quels sont vos points communs avec lui?
Nous sommes tous les deux très sensibles. A chaque fois que je joue un personnage, j'ai 50% de lui et 50% de moi explorant ma face cachée.

Comment vous êtes-vous préparé pour ce rôle ?
Nous nous sommes rencontrés avec James Freedson-Jackson, l'acteur qui joue Sam, avant le film. Une sorte de relation fraternelle s'est tissée entre nous. C'est surtout grâce à Lauren et Christopher, qui sont de formidables réalisateurs. Ils ont créé ce monde et cette ambiance particulière.

Comment avez-vous réussi à mettre en place cette relation ambiguë entre Sam et Nick ?  
C'est de nouveau grâce à Lauren et à Christopher, qui ont instillé ces ondes mystérieuses entre nous. Pendant le tournage, l'intrigue donnait des explications, mais au montage ils ont tout enlevé afin que le spectateur se pose des questions sans en avoir les réponses. Je trouve que cela a bien fonctionné. C'est mieux lorsqu'on laisse son imagination travailler.   

Avec James, vous sentiez-vous investi d'un rôle, comme celui de lui donner des conseils ou de l'aide ?
Pas vraiment. James est déjà un grand acteur, très passionné. Quand tu travailles avec lui, c'est une expérience très conviviale. Il est jeune mais a déjà un immense talent. Je me souviens que lorsque j'étais adolescent et que je recevais des conseils de la part de personnes plus âgées, je me disais que cela ressemblait plus à un ordre. Donc aujourd'hui j'essaie d'éviter de faire cela. C'est plus une amitié entre nous.  

A l'inverse, vous a-t-il appris des choses ?
Oui, notamment sa spontanéité et le fait qu'il essaie plein de choses sans avoir peur d'échouer. Nous avons besoin de nos erreurs pour réussir.   

© Epicentre Films

Comment convaincriez-vous quelqu'un de voir The Strange Ones ?
The Strange Ones est comme une peinture. Chacun en a sa propre interprétation. Sortir de la salle de cinéma et se faire sa propre idée de ce qu'on vient de voir, je trouve cela fascinant.

Vous avez commencé votre carrière d'acteur à 13 ans ainsi qu'une carrière de mannequin à 6 ans. Comment êtes-vous parvenu à gérer tout cela ?
Je n'ai jamais pris cela trop au sérieux. J'étais un jeune garçon qui avait l'impression d'être dans un immense magasin de bonbons. J'ai du conduire des motos, faire des activités incroyables et je ne comprenais pas vraiment ce que je faisais. Je n'ai jamais ressenti de pression. C'est seulement quand j'ai eu 19-20 ans que je me suis dit que c'était un vrai job. J'ai vraiment eu beaucoup de chance.

Que diriez-vous à un jeune acteur pour qu'il garde la tête froide ?
La créativité est le résultat une collaboration mais le succès est basé sur l'individualité. Ne te mesure pas aux autres. Essaye juste d'être vrai et intègre envers toi-même.

Comment est née votre passion pour le cinéma ?
Mes parents m'ont toujours encouragé à faire beaucoup de choses très variées. Ils voulaient que je fasse des arts créatifs, du sport et des choses plus académiques. Cette créativité est née de là.  

Cette créativité vous l'avez exprimée en réalisant votre premier film, Back Roads. Pourquoi avez-vous choisi de passer par la réalisation ?
Je voulais changer, je voulais essayer quelque chose de différent. En tant qu'être humain, nous avons besoin de nous lancer des défis. Jouer est quelque chose de singulier, tandis que lorsqu'on réalise on pense au film en entier. J'ai vraiment adoré cette expérience collaborative et le fait de raconter une histoire. C'était incroyable. J'aimerais voir ma carrière évoluer dans ce sens.

Vos sources d'inspiration ?
Lee Daniels et Steven Soderbergh m'inspirent énormément. J'aime beaucoup les films français également, tels que Le Samouraï, Un Prophète, La vie d'Adèle ou encore Irréversible de Gaspard Noé.   

Votre rêve le plus fou ?
Vivre sur Mars.

De quoi aimeriez vous vous débarrassez demain ?
Des réseaux sociaux.

Où vous imaginez-vous dans 30 ans ?
Avec une famille.