Coups de cœur ciné du 15 novembre 2017

Après l'immense succès de son premier film, "Les Garçons et Guillaume, à table !", Guillaume Gallienne retrace le parcours personnel et intime de Maryline, comédienne peu loquace, et nous raconte ses déboires, de sa province natale à Paris. Un magnifique portrait de femme, un film sensible, subtil, délicat, à découvrir absolument…

Coups de cœur ciné du 15 novembre 2017
© Copyright Thierry Valletoux /Allocine
  • Maryline, drame français réalisé par Guillaume Gallienne, avec Adeline D'Hermy, Vanessa Paradis et Alice Pol. (Durée 1h47)

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Affiche du film "M" de Sara Forestier © Ad Vitam Distribution
  • M, drame français de Sara Forestier, avec Sara Forestier, Redouanne Harjane et Jean-Pierre Léaud. (Durée 1h38)

"Mettre des mots" sur M, c'est vous dire que j'ai vraiment trouvé le film de Sara Forestier plein de poésie. C'est une façon délicate, romantique et culottée d'aborder l'illettrisme et les troubles du langage. J'ai été très touchée par le jeu des acteurs. Tous les talents du casting sont justes et jonglent joliment entre drame et comédie.
Décor de banlieue, tours crados et futuristes, bagnoles façon western urbain...: l'histoire d'amour entre parkings et caravanes impose une mise en scène originale et esthétique.
Bref, cette course poursuite aux allures d'un récit initiatique vers la parole m'a totalement séduite.

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Affiche du film "Paradis" d'Andrey Konchalovsky © Sophie Dulac Distribution
  • Paradis, film dramatique de guerre Russe et Allemand. Réalisé par Andrey Konchalovsky, avec Yuliya Vysotskaya, Christian ClauB et Philippe Duquesne. (Durée 2h10)

Esthétique envoûtante, dialogues formidablement écrits et reconstitution exemplaire, performances justes et sobres des acteurs : Andrey Konchalovsky réussit la prouesse de concilier créativité et réalisme documentaire, poésie de la mise en scène et évocation de la cruauté des camps de concentration, beauté de l'image et restitution de l'ignominie.
Le réalisateur relève le défi d'articuler avec maestria sphère intime et dimension historique, trajectoires personnelles et destins nationaux, besoins primaire, culture, élitisme et idéaux.
En filmant au plus près les visages, en magnifiant la photo avec le noir et blanc, le cinéaste donne merveilleusement cadre et corps aux réflexions individuelles, à l'ambivalence des rapports amoureux, à la quête de sens dans la vie... et la mort.
L'aristocrate russe, le fonctionnaire de police français et l'officier SS sont tour à tour forts et fragiles, fascinants et repoussants, audibles et déconcertants. Paradis est tout sauf un purgatoire, ni récit de guerre ni drame manichéen, c'est un grand opus, à la hauteur de son ambition.

Voir aussi : 

Exceptionnellement, la Rédaction a aussi décider de soutenir une comédie française "de société". Dans "Diane a les épaules", les acteurs sont justes, la grossesse de Clotilde Hesme filmée au plus près, l'histoire d'amour cash et moderne... et la thématique de la GPA traitée sans jugement et avec délicatesse.