En direct de Dinard : le cinéma de Vincent Elbaz

On l'a connu au milieu des années 1990 dans le culte "Le péril jeune" - film qu'il porte le plus dans son coeur - et on le retrouvera sur grand écran le 1er novembre prochain dans Daddy Cool. Rencontre avec Vincent Elbaz, membre du jury du 28e Festival du film britannique de Dinard.

En direct de Dinard : le cinéma de Vincent Elbaz
© Lucas lauer/Journal des Femmes

Le Journal des Femmes : Quel jury avez-vous été ? Plutôt à réfléchir ou à vous laisser cueillir par l'émotion ? 
Vincent Elbaz : J'essaie de m'ouvrir et de recevoir le film. C'est très subjectif, est-ce que ça résonne, ça m'émeut ou me remue... Ensuite, je me demande pourquoi j'ai été ému et ce qui m'a plu entre la mise en scène, le scénario ou le jeu des acteurs. 

Dans votre carrière, quel a été votre rôle le plus difficile ?
C'était au théâtre. Pour la pièce Hysteria, en 2002, mise en scène par John Malkovich, où j'interprète le rôle de Salvador Dali. J'ai eu du mal à accoucher du personnage, ça m'a pris toutes les répétitions, jusqu'au dernier moment. 

Votre plus forte émotion de cinéma comme spectateur ? 
Il y en a plein ! Je viens de voir Le sens de la fête, le nouveau Eric Toledano et Olivier Nakache, que j'ai adoré, c'est un film virtuose et très drôle. Avec les autres membres de jury, on a alors parlé des scènes de mariage au cinéma, et ma scène préférée dans le cinéma mondial c'est définitivement celle dans Voyage au bout de l'enfer. Un mariage russe avec des acteurs que j'adore !

"J'ai eu du mal à accoucher du personnage, ça m'a pris toutes les répétitions"

Si vous deviez jouer dans un biopic, quel personnage voudriez-vous interpréter ?
J'aimerais bien faire Salvador Dali au cinéma, après l'avoir fait au théâtre. C'est un personnage hautement intéressant. 

Qui interprèterait votre rôle dans le biopic de votre vie ?
C'est drôle comme question (rires). Je m'identifie à des acteurs qui ne me ressemblent pas forcément, mais j'aimerais bien que Dustin Hoffman joue ma vie. 

Et qui le réaliserait ?
C'est difficile... Si je suis narcissique je dirais Sergio Leone et si je suis un peu plus raisonnable, je dirais Claude Sautet (rires)

Le film qui a changé votre vie ?
Ce n’est pas un film, mais le travail de Dustin Hoffman m'a beaucoup marqué à l'adolescence dans Little big man, Kramer contre Kramer, Le Lauréat... Il était une fois en Amérique est mon film préféré et il m'a beaucoup influencé, même si ça ne se voit pas dans les rôles que j'interprète. 

Un film culte que vous prétendez avoir vu ?
Pourquoi je le ferais ? Il me semble que je n'ai pas ce genre de snobisme (rires). 

Le film que vos enfants seront obligés de regarder ? 
Les Star Wars des années 1970 !

"Le péril jeune est le film que je porte le plus dans mon coeur" 

Le film qui vous remonte le moral à coup sûr ?
Ce sont les films avec une absence totale de cynisme. Où il y a des sentiments sans cynisme, comme Quand Harry rencontre Sally que j'ai revu récemment. Annie Hall de Woody Allen c'est aussi un film que je revois régulièrement. Mais un bon film noir ça me fait du bien également. La main au collet de Hitchcock par exemple c'est un film que j'ai vu une centaine de fois, il me sortait de ma réalité d'adolescent.

Un fantasme d'ado au ciné justement ?
Grace Kelly dans La main au collet !

Vous pouvez inviter 3 personnalités du cinéma autour d'une table pour un diner : qui réunissez-vous ?
J'essaierais d'avoir un scénariste et un metteur en scène pour qu'on fasse un film, peut être Renoir et Prévert (rires)

Il faut envoyer un film aux extraterrestres pour présenter l'humanité. Qu'est-ce qu'on leur envoie ? 
Je leur enverrais 2001, L'Odysée de l'espace et La Guerre du feu

Enfin, pour mieux vous connaitre quel film conseilleriez-vous à quelqu'un qui ne vous a jamais vu au cinéma ?
Celui que je porte le plus dans mon coeur, c'est le premier, Le péril jeune. Il y a une harmonie artistique dans ce film avec le metteur en scène, les acteurs et la façon dont il a été produit, le moment où il a été fait.