Les sorties ciné du 21 juin
Ce mercredi 21 juin signe non seulement le début de l'été, le jour le plus long de l'année, mais aussi la Fête de la musique. Si vous êtes plus cinéphile que mélomane et que la fraîcheur des salles obscures vous attire davantage, voici les films coups de cœur de la rédac', à découvrir dès aujourd'hui au cinéma.
Le Grand Méchant Renard et autres contes de Benjamin Renner et Partick Imbert
Joyeuse et subtile adaptation de la bande dessinée éponyme, Le Grand Méchant Renard nous invite dans une drôle de ferme où un canard et un lapin un peu bêtes mais pas méchants se mettent en tête de livrer un bébé abandonné par une cigogne flemmarde et éméchée, un petit cochon vaillant, responsable et courageux veille à la bonne livraison, un chien de garde se niche dans sa fainéantise mais aboie des répliques qui ont du mordant, une poule prouve qu'avec ses consœurs les gallinacées elles ne sont pas mouillées, des mignons petits poussins se prennent pour des renards, un renard se prend pour une poule et un grand méchant loup rôde dans la forêt.
Tous ces personnages poilus et plumés s'animent dans un graphisme et des traits de crayons épurés mais ultra expressifs pour nous raconter trois petites histoires souvent rigolotes, toujours touchantes et pleines de vie.
Loin des blockbusters d'animation américains, le Grand Méchant Renard se déguste comme une gourmandise et régalera autant les petits que les grands.
Le Grand Méchant Renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert. Avec les voix de Céline Ronte, Boris Rehlinger, Guillaume Bouchède (1h20mn)
Ava de Léa Mysius
Conte fantastique, récit initiatique, cavale romanesque, amour de vacances, relation toxique, éveil à la sexualité, cécité, Léa Mysius convoque différentes thématiques, toutes pour servir le portrait gracieux et sensuel d'une adolescente aux prises d'une mère envahissante et de sa fascination pour un jeune SDF et son chien. Pour son premier long-métrage récompensé du prix de la SACD à la Semaine de la Critique au dernier festival de Cannes, celle qui se rêvée écrivain et est passée par la section scénario de la Fémis livre un film balnéaire abouti et qui pose les bases d'un cinéma chiadé, énergique et aux dialogues presque théâtraux, sortis d'une tragédie grecque. Si Noée Abita tient parfaitement le rôle titre, difficile de ne pas saluer Laure Calamy, une nouvelle fois idéale dans ce rôle de mère excessive qui n'est pas sans rappeler celui qu'elle tenait dans le moyen-métrage Un monde sans femmes.
Ava de Léa Mysius. Avec Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano (1h45mn)
K.O. de Fabrice Gobert
En mettant K.O Laurent Lafitte, Fabrice Gobert s'amuse avec nos nerfs dans un thriller intrigant. Le créateur des Revenants parvient à nous plonger entre fantasme et réalité grâce à un casting impeccablement juste. Aussi antipathique que charismatique, Laurent Lafitte joue sur le fil du rasoir avec brio. Mention spéciale à tous les seconds rôles d'ailleurs, parfaits dans la dualité de leurs personnages. Le spectateur scrute le moindre indice chez eux, mais aussi dans les jeux de caméra ou dans le son. Entre drame, suspens et même avec humour, le film réussit son pari de brouiller les pistes jusqu'à l'issue finale.
K.O. de Fabrice Gobert. Avec Laurent Laffite, Chiara Mastroianni, Pio Marmaï (1h55mn)