Corporate : le milieu du travail condamné par la caméra

Dans "Corporate", en salles le 5 avril, Céline Sallette fait face à un cas de conscience qui implique la mort d'un de ses employés. Plus qu'un drame, le film de Nicolas Silhol devient une critique du monde de l'entreprise. A voir.

Corporate : le milieu du travail condamné par la caméra
© Kazak Productions

Dans Corporate, l'open-space n'a jamais été aussi oppressant. Emilie Tesson-Hansen (Céline Sallette) y déambule, tiraillée. Un de ses employés s'est suicidé après qu'elle lui a fait comprendre qu'il devait démissionner. Dans cet espace gris, clinique, ses réflexions sur la bonne attitude à adopter deviennent pesante. Parce que le premier film de Nicolas Silhol ne se contente pas de raconter le drame d'un management à la dur. Il se sert des bureaux pour appuyer sur le suspens. "Emilie est une cadre qui sort du cadre. Au départ, on est dans un film découpé, sophistiqué, avec des jeux de regards filmés de très près. Puis quand elle sent que les gens se retournent contre elle, on prend de la distance", explique le jeune réalisateur. Les parois vitrées de la boîte deviennent cloisonnement. L'image est fixe, pour mieux bouger hors des locaux et appuyer sur le sentiment de liberté.
Corporate au possible, Emilie Tesson-Hanson hésite. Doit-elle prendre des décisions qui vont à l'encontre de son patron ou tout faire pour sauver la société, se tirer une balle dans le pied ou laisser place à l'humain ? Avec elle, on s'interroge sur l'attachement à son poste, le surmenage, l'investissement personnel. Le cinéaste explique son objectif : "J'espère que les films continuent de créer un espace de réflexion et de partage commun. Continuons à réfléchir tous ensemble à travers le parcours d'un personnage." Continuons, dès le 5 avril dans les salles obscures.

"Corporate - Bande-annonce"