Sara Giraudeau et Alice Isaaz : douces confidences

Dans le premier long métrage de Julien Rappeneau en salles le 23 mars 2016, Alice Isaaz se voit confier une drôle de mission par sa tante Rosalie Blum. Sara Giraudeau, son amie dans le film, l'accompagne dans cette mystérieuse aventure. Rencontre avec deux actrices d'exception.

Sara Giraudeau et Alice Isaaz : douces confidences
© SND
Alice Isaaz (Aude) et Kyan Khojandi (Vincent) dans Rosalie Blume de Julien Rappeneau © SND

L'une est blonde aux cheveux longs, l'autre affiche une brune coupe garçonne. C'est dans les couloirs du très chic hôtel Le Meurice que nous croisons Alice Isaaz et Sara Giraudeau avant d'échanger avec elles. La complicité qui les unit dans Rosalie Blum ne semble pas les avoir quittées dans la vraie vie. Les deux jolies jeunes femmes échangent fous rires et confidences. Lorsque nous leur demandons de présenter respectivement le rôle de l'autre, on sent une tendresse respective. "Alice est une excellente actrice, elle a une vraie capacité émotionnelle", lâche la fille d'Annie Duperey  et Bernard Giraudeau tandis que sa jolie comparse souligne "son génie et son sens inné de la comédie". C'est aussi ça la magie Rosalie Blum : réunir des âmes à l'écran comme à la vie. 

Le Journal des Femmes : Pouvez-vous présenter le personnage de l'autre ?
Alice Isaaz : Sara Giraudeau incarne Cécile l'une de mes meilleures amies. C'est le personnage qui apporte le plus de fantaisie dans le film. Elle a une sorte de folie douce et un côté rassurant. J'aime la sincérité de son amitié avec mon personnage. On sent une vraie fidélité entre elles. 

Sara Giraudeau : Alice Isaaz est Aude, la nièce de Rosalie Blum et mon amie. Ce que j'aime dans son personnage, c'est sa contradiction. Il y a quelque chose de très générationnel dans sa jeunesse, dans sa façon d'être dans la société, Aude pourrait être n'importe laquelle d'entre nous mais en même temps, on ressent une certaine tristesse, une fragilité. 

Aviez-vous lu la bande dessinée ?
Alice Isaaz: Je ne la connaissais pas avant de recevoir le scénario de Julien Rappeneau et j'ai préféré ne pas la lire. Avant de jouer dans Les Yeux jaunes des crocodiles qui est l'adaptation du livre de Katherine Pancol, je me suis précipitée sur le roman. Je me souviens avoir été déçue que tout ne soit pas adapté alors que c'est évidemment impossible. Je ne voulais pas me remettre dans un esprit de comparaison car j'aurais été frustrée. En plus Rosalie Blum est un roman graphique donc cela aurait été encore plus facile de se projeter. Avec la sortie du film, la bande dessinée a été rééditée. Je vais l'acheter car j'ai très envie de l'avoir chez moi. 

Sara Giraudeau : Je ne l'avais pas lue non plus et je préférais le faire après. Il y a beaucoup d'adaptations de livres au cinéma et c'est intéressant de voir comment les réalisateurs se les approprient. Ils créent quelque chose de nouveau à partir de qu'ils ont aimé, retenu. 

Vincent subit l'autorité maternelle. Aude a des rapports compliqués avec sa famille. Les parents et la famille en général mérite-t-elle qu'on se sacrifie pour elle ?
Alice Isaaz :
Cela dépend de l'histoire de chacun. Pour moi, la famille passe en premier. Mais parce que mes parents ne sont pas étouffants. J'ai envie de leur rendre ce qu'ils m'ont apporté. 

Sara Giraudeau : Tout dépend de la liberté que laissent les parents à leur progéniture. La famille peut avoir un pouvoir néfaste sur l'inconscient. Parce que c'est de l'ordre de l'émotionnel, ce sont les liens du sang, la protection. On est infiniment lié donc il faut savoir prendre du recul dans certaines situations pour éviter que cet inconscient nous dévore. On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille. Il faut lui prendre beaucoup tout en réussissant à garder une certaine désinvolture.

Aude vit en colocation. Un mode de vie que vous avez expérimenté ?
Alice Isaaz : Avec ma sœur. C'est plus simple car on communique plus facilement. On se dit les choses, on prend moins sur soi. 

Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite par amitié ?
Sara Giraudeau : Je n'ai jamais rien fait de fou car toute folie par amitié et même amour est dangereuse. C'est un "don de soi" surdimensionné je trouve. J'ai le sentiment que si tu fais quelque chose de fou c'est qu'il y a quelque chose de déséquilibré dans la relation. 

Alice Isaaz : Je pense que lorsqu'un ami te demande de faire un acte vraiment fou, il vaut mieux l'en protéger.  

Avez-vous déjà suivi un inconnu ?
Alice Isaaz : Quand je préparais La Crème de la crème de Kim Chapiron je me souviens avoir eu un flash dans le métro. J'étais assise en face d'une fille qui m'a immédiatement fait penser à mon personnage. Lorsqu'elle est descendue, j'avais très envie de la suivre pour l'observer plus. 

C'est quoi le pire entre étiqueter des bouteilles et vivre avec un Caïman dans sa baignoire ?
Étiqueter les bouteilles, sans aucune hésitation ! (en chœur) 

Avez-vous un bon coup de crayon ?
Alice Isaaz : Mon père peint. Ma sœur dessine super bien, je suis la moins douée de la famille mais je me débrouille.

Sara Giraudeau : J'ai passé le bac Arts plastiques mais avec le temps, j'ai perdu mon coup de crayon. Je m'en rends compte en faisant des dessins avec ma fille. Ce n'est pas comme le vélo, il faut le pratiquer. 

Qu'est-ce qui vous donne la gouache ?
Alice Isaaz : Tellement de choses ! Les crêpes au Nutella, le sport, un apéro avec mes copines, une soirée avec mon amoureux devant une série, les vacances d'été, les Festivals de musique et voir ma famille au pays basque. 

Sara Giraudeau : Une soirée en amoureux, moi ça me fait trop peur. Manger, l'amitié, l'amour et le métier. Si je veux m'enlever cette gouache je regarde les infos et je me mets dans le monde d'aujourd'hui. 

Affiche de Rosalie Blum de Julien Rappeneau en salles le 23 mars 2016 © SND