Oscars 2016 : paillettes, humour et politique

Leonardo DiCaprio sacré, Brie Larson révélée, Chris Rock déchaîné : la 88e édition des Oscars a surpris, dérangé et émerveillé. Retour sur une soirée à la fois brillante et impertinente.

"La vie des noirs est aussi importante que celle des blancs", clame Chris Rock alors que Michael Keaton et Morgan Freeman lui piquent des cookies. La scène finale de la 88e cérémonie des Oscars est à l'image du reste de la soirée : à la fois drôle, engagée et croustillante.
Outre la consécration de Leonardo DiCaprio, la mise en lumière de Spotlight et l'ode à la folie de Mad Max : Fury Road, le Dolby Theatre de Los Angeles a pris des allures de scène politique. Action !

Dès l'ouverture des festivités, le maître de cérémonie évoque la polémique dont tout Hollywood parle depuis des mois : le manque de diversité des nommés. "Dans les années 60, les noirs ne se plaignaient pas parce qu'ils avaient de vrais problèmes. Quand votre grand-mère est pendue à un arbre, vous vous en foutez des Oscars", lâche-t-il avant de lancer quelques piques féministes bien senties. Le ton est donné. Pendant 3h30, les vannes fusent, les sketches s'enchaînent et les clins d'œil à la communauté noire se multiplient – "We're black", s'exclame-t-il à la place de "we're back" au moment de reprendre la parole. La salle est hilare.
Alors que The Big Short reçoit l'Oscar du Meilleur scénario adapté, on en profite pour tacler Donald Trump. Avant que Lady Gaga n'entre en scène, le vice-président américain Joe Biden évoque les viols sur les campus. Au moment de recevoir son Oscar, le chanteur Sam Smith se pose en porte-parole des homosexuels. Même Leonardo DiCaprio, enfin sacré Meilleur acteur, profite de son moment de gloire pour délivrer un message de tolérance et alerter sur le changement climatique. Hollywood, ou l'art de mettre en scène la politique.