"Encore Heureux": Benoît Graffin nous raconte l'histoire d'une joyeuse folie familiale

Le film "Encore Heureux", une comédie touchante, loufoque et fantaisiste sur une famille au bord du gouffre sentimental et financier, sort le 27 janvier sur nos écrans. Le Journal des Femmes a rencontré son réalisateur, Benoît Graffin.

"Encore Heureux": Benoît Graffin nous raconte l'histoire d'une joyeuse folie familiale
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Une famille au bord de la crise de nerf, c'est un peu l'histoire d'Encore Heureux, le nouveau long métrage de Benoît Graffin. A la tête de cette tribu joviale, Marie et Sam, respectivement interprétés par Sandrine Kiberlain et Edouard Baer. Rencontre avec un cinéaste qui nous offre une comédie peu conventionnelle aux personnages attachants et fous.  

Le Journal des Femmes : Comment est né Encore Heureux ?
Benoît Graffin : C'est d'abord l'envie de faire un film avec Sandrine Kiberlain et Edouard Baer. Je voulais parler d'une famille qui ne soit pas une famille modèle et qui malgré les épreuves se rend compte qu'elle a encore plein de chose à vivre.

Vous êtes-vous inspiré de votre propre famille ?
Ma femme Pauline Duhault, qui produit également le film, a un peu le même tempérament que Marie (Sandrine Kiberlain). J'ai aussi des ressemblances avec Sam, le personnage d'Edouard Baer, lui et moi adorons lire des livres d'histoire grecque. Ce qui m'a plu c'est que ce couple a beau être ensemble depuis vingt ans, il lui reste encore du romanesque. J'aime l'idée que la famille ne soit pas un temple de la norme, de l'usure, de la morosité, mais conserve des espaces de folie.

Vous dressez le portrait d'une femme dans Encore Heureux...
Le personnage de Marie veut être une mère, même si parfois c'est une mère indigne, elle veut être une épouse, une maîtresse, elle veut que sa vie lui réserve des surprises mais reste solide. Ce sont les contradictions qu'elle traverse pendant tout le film. Je voulais montrer à quel point les femmes sont devenues moteur dans leur appétit, leur droit légitime à vivre plein de vies en une seule journée. C'est pour cela qu'il me fallait une actrice de la trempe de Sandrine Kiberlain, capable de tout incarner, de passer d'un état à l'autre très vite.

Seriez-vous féministe ?
Ce que j'aime c'est que les hommes doivent se dépasser pour répondre à beaucoup à leurs demandes, les femmes aiment être fortes et protégées.  Je trouve cela merveilleux que ce ne soit pas si facile. Je me suis rendu compte que dans tous les scénarii que j'ai pu écrire, il y a toujours un portrait de femme, ça va avec le cinéma.

Le film Encore Heureux est par bien des côtés amoral…
C'est tout le propos du film. Cela m'évoque la fameuse scène d'Il était une fois en Amérique (
de Sergio Leone, ndlr) où le petit garçon vient d'acheter une religieuse au chocolat pour l'offrir à une jeune fille, il attend qu'elle revienne en haut de l'escalier et finit par la manger en entier, c'est la réponse à "pourquoi est-ce que moi aussi je n'y aurais pas droit?".

Le plus beau souvenir durant le tournage ?
D'avoir été embarqué dans une aventure avec Sandrine et Edouard, les regarder jouer, la direction d'acteurs.   

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