Les Jardins du Roi : Louis XIV, le séducteur derrière le Roi-Soleil

Lorsqu'on évoque le Roi-Soleil, on pense surtout à son héritage culturel, marqué par la restauration du jardin des Tuileries, la construction du château de Versailles ou encore la création de la Comédie-Française. Sur le plan politique, on retiendra sa décision de centraliser le pouvoir pour gouverner seul, sans Premier ministre, ainsi que la promulgation de nombreux codes et textes de lois. Loin de cette image de monarque éclairé, le Louis XIV des Jardins du Roi (au cinéma le 6 mai), incarné par Alan Rickman, apparaît comme un homme sensible, amoureux des femmes. Car le Roi-Soleil était un grand séducteur, pour ne pas dire un coureur de jupons invétéré.

S’il a été officiellement marié deux fois, le souverain a multiplié les conquêtes et ce, dès son plus jeune âge. Alors qu’il n’a que 16 ans, le RoiSoleil tombe sous le charme d’Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin. Une passion mise à mal par le départ du roi pour mener le siège de Dunkerque, en 1646. A son retour, il tombe gravement malade et la sœur d’Olympe, Marie Mancini, est très affectée par son état de santé. La jeune femme et Louis se rapprochent mais là, nouveau coup du sort : la reine Anne d’Autriche, la mère de Louis XIV, et le cardinal Mazarin s’opposent à leur union. Ils ont en tête une prétendante bien plus convenable pour le souverain : l’infante d’Espagne, Marie-Thérèse.

L’affaire est entendue, mais le mariage de Louis, en 1660, est purement politique et vise à sceller la paix entre la France et l’Espagne. La jeune reine vit confinée dans ses appartements pendant que le roi papillonne. Il a alors 22 ans. Rapidement, il s’éprend de la timide Louise de La Vallière, tout juste âgée de 17 ans. Après la mort de la reine mère, elle devient sa favorite officielle. Mais sans cesse partagée entre sa passion et sa foi, elle craint pour le salut de son âme. Quatre ans plus tard, Louis XIV se laissera séduire par Françoise de Rochechouart, marquise de Montespan, aussi vive et piquante que Louise de La Vallière était douce et naïve. Louise fut délaissée au profit de sa rivale dès 1667. Le roi la fait alors duchesse de La Vallière mais c’est le cadeau de la disgrâce. Lassée de subir les humiliations de la marquise de Montespan, elle quitte la cour et se tourne vers la religion. Elle terminera sa vie au couvent des Carmélites, à Paris.

La marquise de Montespan a désormais le champ libre, mais cet état de grâce ne durera pas et son fort caractère aura raison de sa liaison avec le roi. Celle-ci s’était donnée pour mission de veiller sur les artistes et les musiciens. Molière et La Fontaine faisaient notamment partis de ses protégés. Quand, en 1675, elle réalise que le roi n’a pas nommé son frère parmi sa grande promotion de maréchaux de France, l’une des plus hautes distinctions de l’Etat, la marquise fait une scène et obtient gain de cause. Mais peu à peu, Louis XIV finit par se lasser de ses caprices à répétition et va une nouvelle fois voir ailleurs.

Ailleurs, c’est dans les bras de Madame de Maintenon, la gouvernante de ses enfants, veuve de l’écrivain Paul Scarron. Le roi l’épouse en 1683, après la mort de la reine Marie-Thérèse. Usant de son charme discret et de son art de la conversation, la dernière grande figure féminine du règne de Louis XIV se passionne pour les intrigues et le pouvoir. Elle finit par avoir une réelle influence à la cour et quiconque souhaite avoir une faveur doit passer par elle. Indispensable au roi, elle assistera aux réunions de ses ministres, tapie dans un coin tandis que le souverain la questionnera de temps à autre.

Si Louis XIV a marqué son règne de son incroyable aura, il a aussi été un grand amoureux dont la vie a été jalonnée par plusieurs grandes histoires de coeur. Des relations fortes parmi d'autres passades, que l'Histoire n'a pas forcément retenues... 

Les Jardins du Roi, de et avec Alan Rickman, Kate Winslet et Matthias Schoenaerts, au cinéma le 6 mai 2015.