Je suis jalouse, mais je me soigne De la jalousie névrotique...

Laquelle d'entre vous n'a jamais ressenti un pincement au cœur en le voyant sourire béatement à une créature de rêve ? Ou en pensant à cette ex qu'il a suffisamment aimée pour lui faire deux enfants ? La jalousie est un sentiment courant, que nous éprouvons tous à un moment ou à un autre. Elle marque notre crainte d'être "dépossédés" de quelque chose ou, plus précisément, de quelqu'un. Mais pour comprendre les comportements extrêmes, il faut distinguer la jalousie névrotique relativement classique et courante de la jalousie pathologique, beaucoup plus problématique.

La jalousie "normale", dite névrotique, "est celle qu'éprouve par exemple un enfant, jaloux de ce qui se passe entre ses parents", explique la thérapeute Caroline Kruse. Dans le couple, elle prend appui sur une infidélité réelle ou potentielle du partenaire amoureux."

De nombreux cas de figure mais voici deux exemples qui reviennent relativement fréquemment.

 Cas n°1. L'infidélité structurelle. La maîtresse du célèbre homme marié : elle est jalouse de la femme, qui a "possédé" le mari avant elle et le possède d'ailleurs toujours, d'une façon plus légitime. C'est le même principe qui peut vous rendre jalouse des ex de votre homme, qu'il ait ou non gardé contact avec elles, d'ailleurs.

 Cas n°2. L'infidélité conjoncturelle. Le conjoint a eu une aventure ou, pire, une liaison, qui a été découverte. "Si, dans ce cas, les sentiments d'abandon et de trahison ne relèvent pas à proprement parler de la jalousie, il en va autrement lorsque les reproches et les accusations perdurent des mois, voire des années, et qu'ils prennent alors la forme d'une jalousie rétroactive", note Caroline Kruse. Le jaloux, parfois même inconsciemment, maintient ainsi un rapport à l'autre, même si c'est sous la forme du rejet et de l'exclusion. Il détient un certain pouvoir.

 Ce qui nous amène au cas n°3. Parfois, la jalousie relève presque d'une sorte de jeu dans le couple, où chacun semble trouver son compte. Dans ce cas de figure, "le partenaire du jaloux cherche plus ou moins consciemment à susciter, à alimenter cette jalousie, pour être confirmé dans le fait qu'il est désiré, de même que le jaloux a besoin de sa jalousie pour se sentir désirant".