J'ai testé pour vous : aller chez Ikea en couple sans se disputer (c'est possible !)

Se rendre en couple chez Ikea est une vraie source de conflit. Ma première réaction : la flippe. Ma seconde : combattre.

J'ai testé pour vous : aller chez Ikea en couple sans se disputer (c'est possible !)
© JCM -Adobestock

Ikea, les femmes adorent, les hommes moins. Quand ils y vont c'est dans un but bien précis et non dans celui de traverser le magasin de long en large pour regarder le moindre vase, tapis, objet déco... Résultat, quand je dis à mon mec "Ça te va dimanche pour Ikea ?" je sens l’enfer approcher. J’essaie bien de lui proposer Confo histoire de nous sauver mais il répond calmement que "Ikea, c’est mieux, il y a plus de choix". C’est bien ça le problème, chéri.

1. Je prends les mesures nécessaires pour éviter le "Je te dis que ça ne rentre pas"

Puisque c’est acté – nous y allons dimanche – je décide de préparer notre virée. Hors de question que notre couple ne survive pas. Je commence par sortir le mètre planqué dans un carton. Mon mec me regarde hébété : tu fais quoi ? Je m’agite donc avec mon mètre dans tous les coins et recoins de l’appartement. Je griffonne dans un carnet un plan digne d’un grand architecte – un truc pas du tout à l’échelle -  auquel j’accole des petits chiffres très précis. Ainsi, on n’évitera le classique échange : "Je te dis que ça ne rentre pas. N’importe quoi, je te dis que ça rentre LARGE." Mes notes seront là pour trancher.

2. J’entreprends un repérage sur le catalogue comme on n'a jamais les mêmes goûts

Grâce au catalogue Ikea en ligne, on peut faire le tour du magasin et surtout mettre de côté ses favoris. Quand j’en ai déjà soixante-dix, je passe la tablette à mon mec. Problème : il ajoute autant de produits et nous n’avons rien en commun. Je me sens prête : si la dispute est pour maintenant, tant pis, ça nous évitera de l’avoir en public. On déroule les meubles un par un. Mon mec me dit que "vert, c’est moche pour une commode", que "les housses de couette avec des oiseaux, c’est ringard" ou encore "repérer des verres dès aujourd’hui, ça sert à rien". Je découvre donc sa sélection faite de meubles très ordinaires. On trouve un compromis : si les meubles sont simples, la housse de couette sera avec des petits oiseaux. Il accepte calmement en me balançant un petit : Njut !

3. J'anticipe le budget pour éviter le malaise en caisse

Pour être tranquille chez Ikea, on a tout intérêt à parler budget. Je demande donc à mon mec combien il est prêt à mettre dans l’achat des meubles. Et j’entends : on achète chacun nos trucs, comme ça si on se sépare, on sait ce qui appartient à qui. En plus de ne pas répondre à ma question, il me vexe. On est là pour construire un cocon, il en évoque déjà sa démolition. Mon silence l’interpelle et il comprend bien que j’attendais un chiffre, pas une idée de génie pour organiser la rupture. On finit donc par se mettre d’accord sur une somme globale. Somme globale que l’on partage en deux. Et il gagne : on achètera chacun nos meubles, c’est prudent. Je lui balance un : Njut ! Et j’appelle ma mère pour lui raconter.

4. Sur place, commencer par prendre des forces

C'est dimanche, nous arrivons chez Ikea. On commence par un saut au magasin de bouffe suédois. Un paquet de Daim plus loin – qui représente déjà 0,05% de l’addition qui nous attend - on se munit d’un petit crayon à papier chacun (que je garderai pour le souvenir). Je prends aussi un mètre en papier.

5. Rester zen sans recaler ses propositions

Mon mec regarde un canapé persuadé qu’il ne rentrera pas dans l’appartement. Fière de moi, je brandis mon carnet qui clos de suite le débat : ce canapé rentre. Je suis satisfaite et l’aventure continue. Le secret, pour une sanguine comme moi, c’est de réfléchir avant de parler. Je ne recale pas ses idées, je l’invite à argumenter. Je le questionne ainsi : ah, tu penses que ça ira ? Mais comment tu vois le tapis, dans ces cas-là ? Je suis d’une douceur extrême, je le pousse à sortir le meilleur de lui-même. Je ne l’accuse jamais d’être mauvais, je lui réponds simplement que "je n’aime pas" s’il ne parvient pas à me convaincre. Les psys ont raison, le "tu" tue.

6. Rendre le moment fun

Le ton monte légèrement devant les rideaux. Il les veut opaques pour mieux dormir, je les veux juste jolis. Et si chez Ikea, il y a tout, on ne trouve pas de compromis. Quand il commence à s’agacer parce que "le sommeil, c’est primordial", je l’invite à faire demi-tour dans l’empire des meubles. On se retrouve dans une cuisine et on projette notre quotidien. Cinq minutes de comédie à cuisiner dans trois cuisines différentes et on se rappelle qu’on est là pour une seule chose : construire un nid douillet. La tension redescend, surtout quand je lui dis que je cuisine un Mc Do.

7. Le retour à la maison : le montage des meubles

On sort tous nos achats du camion et excités comme des puces, l’assemblage des meubles commence (autre source de crise). Parce que face à la notice, on n’est jamais d’accord. Parce qu’il y en a un toujours un qui pense mieux comprendre que l’autre. Pour éviter le moindre problème, je lui suggère de séparer le boulot : chacun ses meubles. J’ai toujours été très à l’aise avec les tournevis. On opère dans des coins différents et quand je l’entends pester, je suis une règle d’or : je ne m’emmêle pas et le laisse gérer seul. Deux meubles construits plus loin, on se vautre dans le lit. Qu’est-ce qu’on mange ?