Ma première fois avec une femme : "Tout était plus doux"

Lorsque j'ai rencontré Maeva, j'avais 25 ans. J'étais célibataire et je voyais un homme de temps en temps puisque nous habitions loin l'un de l'autre. Rien de bien sérieux. Je n'étais pas fermée à la rencontre. Il m'arrivait d'ailleurs de flirter avec d'autres en soirée. Je n'avais pas le fantasme de coucher avec une fille mais ça me tentait. Les femmes exerçaient une certaine fascination sur moi. Je savais aussi que je pouvais tomber amoureuse d'une femme. Cela m'était déjà arrivé mais je n'avais pas encore sauté le pas. Et puis il y a eu Maeva. Nous nous sommes connues durant un séminaire de travail. Nous avons très vite sympathisé sur un mode grande sœur, petite sœur. Elle était plus âgée que moi. A ce moment-là, j'étais très attirée par un homme qui se trouvait sur les lieux et je me confiais à elle. Je sentais bien qu'elle ne me laissait pas indifférente.

Faire l'amour avec une femme n'est pas plus simple

Elle m'a dit être lesbienne, elle assumait pleinement sa sexualité, ça la rendait belle. Quelques mois plus tard, je lui ai envoyé un message pour la revoir. Nous nous sommes retrouvées dans un bar calme et agréable. On a parlé de tout et de rien, j'avais envie d'autre chose, mais n'ai pas su comment m'y prendre. Je l'ai laissée repartir chez elle sans rien tenter. Nous nous sommes ensuite revues dans un contexte professionnel et avons passé quelques jours ensemble. Lors de la soirée de fermeture, nous sommes rentrées chez elle.  Nous nous sommes couchées et avons discuté, lumière allumée puis éteinte. Je ne sais plus qui a fait le premier pas, il me semble que c'est elle. J'étais très stressée. Je ne savais pas comment m'y prendre, j'avais peur de lui faire mal, d'être maladroite. On pourrait penser qu'avoir un corps féminin en face de soi est plus simple : on connaît, on a le même. Au contraire, chacune à son fonctionnement et je ne savais absolument pas quel était le sien, ça me paniquait.

Je me suis sentie plus fragile.

Elle était d'une grande douceur et faisait tout pour me mettre à l'aise. J'ai pris beaucoup de plaisir. Pourtant, c'est très différent d'avec un homme. Tout était beaucoup plus doux, plus "smooth". Il y avait quelque chose de différent, de la compréhension mutuelle, un lien évident. Je n'ai pas eu d'orgasme, je pense que le stress m'en a empêchée. Je remercie Maeva de m'avoir aidée à sauter le pas, d'avoir été ma première fois. Avec recul, c'était parfait. Quand j'ai recouché avec un homme, j'ai bien vu la différence. Je me suis considérée différemment, je me suis sentie un peu plus fragile qu'avant. Je me suis redécouverte dans mes rapports aux hommes, je voyais tout ça par un nouveau prisme. J'avais envie de douceur, de lenteur aussi. Cette histoire m'a également confirmée que j'aimais aussi les femmes. Que je pouvais tomber amoureuse d'une personne, indifféremment de son sexe. C'est une part de moi que je découvre, qui me surprend parfois, mais je trouve ça joli. Malheureusement, je trouve que toutes les lesbiennes ne sont pas aussi ouvertes et tolérantes que Maeva.

Je suis souvent confrontée au regard des lesbiennes sur les bisexuelles

Je suis souvent confrontée au regard des lesbiennes sur les bisexuelles. Elles pensent souvent que je ne cherche rien de sérieux, que je veux seulement découvrir et m'amuser. "Une hétéro qui s'est perdue", j'entends. Et je trouve ça dommage. Je suis restée en contact avec Maeva, nous n'avons jamais refait l'amour, la question ne s'est même pas posée. Nous nous étions comprises je pense. Nous sommes devenues très proches, c'est une de mes meilleures amies, j'ai d'ailleurs traversé l'Atlantique pour être demoiselle d'honneur à son mariage. Sa femme est extraordinaire. Elles sont magnifiques ensemble. Pour moi elles incarnent l'Amour avec un grand A. Jusqu'au bout, Maeva aura été un déclic pour moi, aussi bien sexuel que sentimental. Je suis très admirative de leur façon de gérer le quotidien, leur couple, les aléas de la vie, en s'aimant absolument tous les jours. Je trouve leur histoire belle et émouvante. Elles me redonnent confiance dans cette idée de l'Amour d'une vie. Homme ou femme, je verrai bien.