Prince charmant : mythe ou réalité, faut-il y croire ou l'oublier ?

Si on ne loge pas dans un royaume et que la vie n’est pas un conte de fée, cela ne veut pas dire que le prince charmant n’existe pas. Certes, celui qui nous attend ne se déplace en cheval et n’est pas «parfaitement parfait», mais il a le mérite d’exister. Pourquoi faut-il continuer d’y croire, dans quelle mesure et surtout : comment reconnaître ce prince qui joue tant à cache-cache ? Enquête.

Prince charmant : mythe ou réalité, faut-il y croire ou l'oublier ?
© The Walt Disney Company France

Le Prince Charmant : un mythe bien vivant
Le mythe du Prince Charmant est un mythe bien vivant : on croit au prince charmant comme on croit au Père Noël. Mais le mythe du prince charmant subsiste, lui : selon une enquête réalisée par l’Observatoire international du couple, 70% des femmes interrogées ont un jour cru au Prince Charmant et 60% des hommes pensent qu’elles y croient toujours, lit-on dans Un jour mon prince… rencontrer l’amour et le faire durer (éd. Les Arènes) de Philippe Brenot, psychiatre et thérapeute du couple. Si nous sommes aussi nombreuses à rêver de lui, c’est que la société nous nourrit depuis toujours : le prince charmant, on le voit chez Disney, dans les comédies romantiques Hollywoodiennes et dans les séries à succès de Jean-Luc Azoulay (Hélène et les Garçons ou encore Premiers Baisers). Parfois, on le voit même en observant son papa. Toutes ces images nous donnent à croire au grand amour. Dangereux ? « Pas tant que ça, nous explique Philippe Brenot. C’est important de croire au prince charmant, aux belles histoires, de garder le sentiment qu’un homme nous attend quelque part et qu’il nous fera vibrer… S’il ne faut pas s’enfermer dans des légendes, on peut tout à fait s’en inspirer… L’idéal est, à côté de cette part d’idéalisme, de conserver une part de réalisme. C’est comme ça que l’on trouvera notre prince ».

La vie n’est pas un conte de fée
Notre part de réalisme ne manque pas à l’appel. On nous répète souvent que le type sur un cheval blanc que l’on attend depuis des lustres n’existe pas et on finit par le penser. En plus, on n’a pas de marraine, pas de cheveux longs (du moins pas assez pour qu’ils servent de corde) et pas de château à astiquer. On ne ressemble pas à Cendrillon, on ne dort pas depuis cent ans (quelle chance quand on y pense) et on n’a pas sept nains à nos trousses pour nous aider. Les mecs qu’on croise se déplacent en métro, ont des chevelures parfois douteuses et ont peur de s’engager. Quand ils ressemblent à des crapauds, un baiser ne suffit pas à les changer. « Alors atterris, entend-on souvent. La vie n’est pas un conte de fées, les gens divorcent et se fixent de moins en moins ». Cette série de discours négatifs finit par nous faire douter quant au prince charmant. Mais elle constitue notre part de réalisme, celle qui nous permet de garder les pieds sur Terre. Maintenant qu’on est à l’équilibre – ma part d’idéalisme et ma part de réalisme sont présentes et pèsent à l’identique – on fait quoi pour trouver un prince ? Réponse : on travaille son regard sur ces messieurs car le prince charmant naitrait dans nos yeux.

C’est un regard subjectif qui fait le prince charmant
Le tout, c’est d’accepter que les hommes que l’on croise ne sont pas des êtres parfaits mais qu’ils sont tout à fait charmants. Ce sont des princes (notre part d’idéalisme) mais ils ont quelques défauts (notre part de réalisme). Tout est dans notre façon de voir les choses : si je regarde cet homme comme un mec bien, malgré ses faux pas et les déceptions qu’il m’apporte (c’est la vie), alors il aura tout de suite des airs de prince charmant. L’idée, c’est donc d’être indulgente, de ne pas lui reprocher tout et n’importe quoi mais plutôt d’observer ses efforts et son côté « type bien ». C’est en réinventant l’homme en face de nous qu’il se transforme en prince (et qu’on se sent princesse).

La bonne nouvelle : les hommes veulent être des princes charmants
Les hommes savent que les femmes croient au prince charmant. Mais qu’elles s’inventent parfois des airs de femmes libres n’ayant besoin de personne (révolution sexuelle oblige). Alors ils s’activent, ils font des efforts, ils se donnent pour nous plaire, pour être le plus parfait possible. De plus, ils savent très bien que d’autres princes charmants rôdent autour de nous et qu’il faut se battre pour qu’on ne détourne pas les yeux. Ils sont donc en compétition. Juste en sachant un truc pareil, ça donne quand même envie d’y croire fermement, au prince charmant, non ? Alors ni une ni deux, on ouvre les yeux et on fonce. Si on admet parfois tomber sur des mauvais princes, on n’oublie pas une chose : le nôtre n’est pas très loin et s’il pouvait circuler en cheval et nous rejoindre dès ce soir, on jure qu’il le ferait.

Merci à Philippe Brenot, psychiatre et thérapeute du couple et auteur de Un jour mon prince… rencontrer l’amour et le faire durer aux Editions les Arènes.

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