La voiture verte fait grise mine

On appelle ça un assassinat. France 5 diffusait dimanche soir un documentaire sur la voiture électrique. On se disait qu'on allait voir une fois de plus un énième reportage sur les bienfaits des gentils véhicules propres opposés aux méchantes voitures thermiques qui polluent l'atmosphère. Le refrain est bien connu, l'argumentaire parfaitement rodé, n'est-ce-pas madame Royale ? Il n'en fut rien. Au contraire, le film de Martin Mischi s'est attaché à descendre en flèche, point par point, les vertus prétendues de la voiture électrique. Renault, qui avait ouvert exceptionnellement ouvert les portes de l'usine qui fabrique la Zoe - fleuron de sa gamme verte - doit s'en mordre les pneus... Il apparaît clairement que non seulement ces voitures ne sont pas pratiques, doux euphémisme, - autonomie frisant le ridicule, difficulté de recharge - mais en plus, à l'usage, elles coûtent nettement plus cher qu'il n'y paraît. Mais plus embêtant encore pour les constructeurs et les pouvoirs publics qui misent énormément sur cette alternative non polluante, le reportage montre clairement que l'impact des voitures propres sur l'environnement est tout simplement catastrophique. Cela s'explique par les matériaux nécessaires dans la fabrication des batteries, comme le lithium, une ressource naturelle qui va commencer à s'épuiser au fil du temps et qui pollue localement (ndlr, exemple dans le désert d'Atacama au Chilie). En gros, pour rouler vert en ville, il faut produire gris ailleurs : centrales nucléaires, centrales fioul lourd, charbon et gaz... L'Université des Sciences et des Technologies de Norvège résume très bien le problème : si tout le monde roulait avec une voiture électrique actuellement, le problème du réchauffement climatique serait même aggravé.