"La voiture électrique est une menace pour l'environnement"

Eric Brunet, en direct du Mondial de Paris 2012 il y a quelques minutes, lançait un pavé dans la mare dans son émission "Carrément Brunet" : "La voiture électrique est une menace pour l'environnement". Verdict...

"Pour produire de l'électricité, il faut brûler du gaz, du charbon, du pétrole...", explique, un brin iconoclaste, Eric Brunet en guise d'incipit à son émission "Carrément Brunet" en direct du Mondial de l'auto (dangereusement installé au stand voitures électriques...). "Selon moi, la voiture électrique est une menace pour l'environnement (ndlr, assertion à laquelle le public a répondu positivement à 52% à la fin de l'émission), poursuit l'animateur qui ne se sentait pas particulièrement polémiste aujourd'hui, et je crains qu'elle ne soit pas une solution mais une régression".

La voiture électrique : plus économique qu'écologique

Le député de Paris (18ème) Christophe Caresche, présent sur le plateau, a d'abord dévoilé les mesures socialistes (ndlr, amplification du bonus malus) pour encourager "les véhicules non polluants" qu'il s'agisse d'ailleurs de véhicules électriques ou dégageant des émissions proches de zéro. Puis a avoué que la voiture électrique "n'est pas la panacée compte tenu des problèmes que ce type de véhicule engendre (centrales nucléaires, production de lithium...) mais qu'il s'agit d'un enjeu industriel et économique très important pour la France et l'Europe" . L'idée de la voiture électrique serait donc de relancer le marché automobile Européen en dopant l'économie des véhicules non polluants pour faire face à celui des Pays émergents en train de tout dévorer.
 

2 millions de voitures électriques en 2020

Toujours sceptique sur la dimension écologique des voitures électriques, Eric Brunet demande, inquiet, s'il s'agit d'un marché de niche ou d'une vague pour engloutir à jamais les voitures thermiques. Le journaliste scientifique Michel Chevalet donne les chiffres avancés par EDF, concerné de près par le sujet : "Selon EDF, Il y aura 2 millions de voitures électriques sur 20 millions de véhicules au total en 2020, soit 10%". Sachant qu'il faut produire 3 kilowatts par voiture, il faudrait donc "6 centrales nucléaires pour faire rouler 2 millions de voitures électriques".
"Comment produire toute l'électricité nécessaire si toutes les voitures se rechargeaient en même temps ?", questionne Eric Brunet. "Le pic se situe entre 17h et 20h, rassure Michel Chevalet. Et un système de bornes intelligentes appelées Smart Grid pourront avertir l'usager de la possibilité de recharger tout de suite ou non".
 

Les talons d'Achille de la voiture électrique

Serge Enderlin, l'auteur de "Volt, la voiture électrique sauvera-t-elle le monde?", a pris le micro et décrit les différents points faibles du véhicule électrique "qui ne fait que déplacer le problème tout en retrouvant les mêmes problématiques que celles développées les voitures thermiques" :
 Une technologie de l'électrique "pas prête et trop chère"
 "le problème d'accès et de réserve au lithium"
 "la condition de pouvoir développer des électrons verts contrairement à la Chine avec ses centrales au charbon".
 

La voiture électrique : "oui mais pour la collectivité !"

"Il n'y a pas de solution miracle, a conclu Christophe Caresche, mais l'enjeu technologique et économique de la voiture électrique ne doit pas être négligé". Serge Enderlin, pour sa part, envisage plus le véhicule électrique pour la collectivité et non pour l'individu : "Il faudrait emprunter une voiture électrique comme on emprunte Autolib". Christophe Caresche acquiesce : "On n'est pas obligé de posséder et la voiture électrique s'intègre bien au type d'économie proposé par la consommation collaborative".

"Carrément Brunet" a bien montré que chaque solution a son revers de la médaille et la voiture électrique n'y coupe pas. Redonner à la France sa suprématie dans le rude marché automobile et abaisser le taux de pollution demeurent cependant des problématiques à régler au plus vite.