Les femmes s'engagent ! Le réseau women engaged de PSA

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"Les hommes et les femmes sont complémentaires. Nous n'activons pas toujours les mêmes leviers. C'est donc une richesse pour une équipe ou un projet". © PSA

PSA Peugeot Citroën travaille à favoriser l'intégration des femmes dans un secteur encore très masculin. Grâce au réseau interne féminin "Women engaged for PSA", lancé en 2010, le fameux "plafond de verre" auquel se heurtent les femmes est bel et bien en train de fondre. Virginie Dechassey nous explique comment...


JDF - Virginie de Chassey, pouvez vous nous présenter le réseau "women engaged" de PSA Peugeot Citroën?

Virginie de Chassey - En 2010, nous avons créé un réseau de femmes chez PSA. Objectif : contribuer à la féminisation du top management du Groupe. Car si le Groupe comptait 20 % de femmes, elles étaient 4,6% parmi les cadres supérieurs. Avec le soutien de Philippe Varin, Président du Directoire de PSA Peugeot Citroën et de Marie-Hélène Roncoroni, membre du Conseil de Surveillance, nous avons lancé le réseau
interne Women Engaged For PSA. Deux ans plus tard, 11% des cadres supérieurs sont des femmes.
Bien entendu, ce n'est pas le fait uniquement du réseau. Notre action s'inscrit dans le cadre de l'objectif de féminisation du management décidé par la Direction Générale. Mais je crois sincèrement que notre réseau a contribué à la dynamique engagée.

JDF - Comment a t il évolué en 2 ans ?
V.D - Le réseau est aujourd'hui bien organisé. C'est à la fois un think tank pour l'entreprise et un lieu de partage et de réassurance pour ses membres. 160 femmes en font aujourd'hui partie. C'est à la fois
peu et beaucoup. Chacune a été cooptée et s'engage à participer aux réflexions et aux travaux que nous menons. C'est un projet collectif où la transmission est clé. C'est un lieu de « cross fertilisation » comme diraient les Anglo-saxons. Dans le réseau, les expériences, les profils et les métiers du Groupe sont brassés. En 2012 par exemple, nous avons travaillé sur les services après-vente, la crise ou encore la mixité des équipes de management. Des sujets sur lesquels nous apportons notre regard féminin. En 2013, nous avons décidé de renforcer les opérations permettant aux membres du réseau de mieux se connaître et d'ouvrir certains évènements internes aux hommes et aux femmes qui ne
sont pas membres.

"Les hommes et les femmes sont complémentaires. Nous n'activons pas toujours les mêmes leviers. C'est donc une richesse pour une équipe ou un projet".



JDF- Qu'apportent les femmes chez un constructeur automobile ?
V.D - Comme dans toutes les entreprises, la mixité des équipes renforce l'efficacité et donc la performance. Les hommes et les femmes sont complémentaires. Nous n'activons pas toujours les mêmes leviers. C'est donc une richesse pour une équipe ou un projet. Pour un constructeur, c'est aussi une façon de penser "client" car plus de la moitié des clients de nos voitures sont des clientes.

JDF - Qu'en pensent les hommes ? Sont- ils prêts à leur accorder plus d' importance ?
V.D - Sur le papier, bien sûr ! Dans les faits, c'est plus compliqué lorsqu'il faut faire des arbitrages, parfois prendre des risques. Ils se connaissent et se cooptent. La Direction Générale suit de près le sujet pour que le Groupe ne passe à côté d'aucune opportunité de mettre une femme en poste. Mais c'est dur et fragile. Et puis, la crise que nous traversons ne nous aide pas. C'est dommage car je crois, bien au contraire, que les femmes pourraient jouer un rôle particulier dans la transformation des
organisations que nécessite cette crise. Les femmes jouent souvent plus collectifs que leurs collègues car elles cherchent plus naturellement à servir l'intérêt d'un projet avant le leur.

JDF - Quels sont les freins pour les femmes pour évoluer dans cet univers ?
V.D - Les freins sont les mêmes dans toutes les entreprises. Je ne crois pas qu'il y ait une singularité automobile dans ce domaine. L'automobile est un univers passionnant et les femmes y ont toutes leur place.

JDF - A quel poste les retrouve-t-on ?
Nous sommes présentes dans presque tous les métiers mais trop peu nombreuses, voire absentes, des postes d'encadrement supérieurs. Et les entreprises peuvent-elles encore se priver de ces compétences, pour ne pas dire souvent de ces talents ? Je ne le crois pas.

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