Découvrez les villes françaises à zéro mort sur les routes

Dans son dernier rapport sur la sécurité routière, Dekra dévoile les villes françaises de plus de 50 000 habitants qui ont atteint l'objectif de "zéro mort" sur les routes.

Du chemin reste encore à parcourir en France pour réussir à tendre vers le "zéro victime" sur les routes. Néanmoins, en France, 5 villes de plus de 100.000 habitants ont déjà atteint cet objectif, au moins une année, contre 34 en Grande-Bretagne. DEKRA, expert mondial de la sécurité automobile, a publié son rapport européen de sécurité routière, consacré cette année, on l'aura deviné, aux villes. Et a même créé une carte interactive présentant les 572 villes européennes de plus de 50.000 habitants, qui ont atteint le " zéro mort " sur leurs routes, entre 2009 et 2012, soit près d'une ville sur deux. A travers cet outil inédit, Dekra souhaite ainsi montrer que les grandes échéances fixées par Bruxelles, en matière de sécurité routière, pour tendre d'ici 2050 vers le " zéro mort ", sont loin d'être inatteignables. Le constructeur Volvo, lui, met l'échéance beaucoup plus tôt, en 2020. Le premier à en être convaincu est Anders Axelson, du centre d'essais de Volvo Cars : " L'industrie automobile suédoise est à la pointe de la technologie en matière de sécurité active. Grâce à AstaZero, nous avons bon espoir de rester leader dans ce domaine. Nous sommes le seul groupe automobile dans le monde à avoir fixé une date cible pour atteindre un objectif de zéro victime de la circulation et nous sommes le seul pays dans le monde dont le gouvernement soutient cet objectif ". 

Zéro mort à Brest, Villeurbanne, Boulogne-Billancourt, Tours et Mulhouse

Voici les 4 villes françaises de plus de 50 000 habitants qui sont parvenues à tenir l'objectif "zéro victime sur les routes" durant trois ans : Evry, Sartrouville, Sevran et Fontenay-sous-Bois. Au total, 53 grandes villes sur 114 (dont  Rueil-Malmaison) sont parvenues à n'avoir aucun accident mortel sur leurs routes, au moins une année entre 2009 et 2012. Les résultats sont hélas moins réjouissants pour les villes de plus de 100 000 habitants. 5 villes sur 39 (soit 13%) seulement ont échappé aux accidents mortels sur les routes. Il s'agit de Brest, sur deux ans, et Villeurbanne, Boulogne-Billancourt, Tours et Mulhouse, pendant un an.
Nos camarades espagnols s'en sortent mieux que nous avec 43% des villes de plus de 100 000 habitants à n'avoir connu aucun accident mortel. Encore mieux en Grande-Bretagne (47%) et aux Pays-Bas (52%). D'autres font moins bien :  en Italie, seules deux villes de plus de 100.000 habitants ont atteint l'objectif sur cette période, soit 4% d'entre elles. En Pologne, trois uniquement, soit 8%. La Grèce et la Hongrie n'en comptent aucune.

" Ce constat ne signifie pas pour autant que la sécurité routière ne soit pas une priorité française. La France, dont seulement 22% de la population se trouve dans les villes de plus de 50.000 habitants, contre par exemple 54% en Grande-Bretagne, a dirigé ses efforts sur son vaste réseau autoroutier, dont  le niveau de sécurité est aujourd'hui 5 fois supérieur au reste du réseau", commente Geoffrey Michalak, Directeur Technique et Qualité de DEKRA Automotive.
 

Trois axes d'amélioration

1-L'inattention est bien souvent au cœur des facteurs d'accidents de la route. C'est la raison pour laquelle l'ensemble des usagers, et pas seulement l'automobiliste, doivent être en pleine possession de leurs moyens, quand ils sont sur la route. L'utilisation d'écouteurs, l'usage du téléphone, la manipulation du GPS sont autant de facteurs de risque d'inattention.
2- Des mesures peuvent être prises, par les municipalités, pour faciliter la visibilité entre usagers de la route et améliorer la signalisation des situations de circulation complexes. Plus de 25% des morts sur la route en zone urbaine sont des piétons, traversant la chaussée. Dans 87% des cas, l'impact intervient face au véhicule. L'installation de passages piétons en biais est une piste intéressante pour permettre au piéton de mieux voir les véhicules et d'être vu. D'autres mesures sont incontournables : l'optimisation des pistes cyclables dans les zones urbaines et l'adaptation de l'éclairage des routes aux avancées techniques.
3- Le développement et la généralisation des systèmes électroniques d'aide à la conduite au sein du parc automobile présentent, également, un potentiel élevé en termes de réduction du nombre d'accidents, en palliant l'inattention ou les erreurs de comportement. L'assistant d'angle mort, de changement de voie et de sortie de stationnement qui détectent le trafic transversal, en sont quelques exemples. DEKRA a mis en service, en 2013, l'installation pilote d'un système capable de simuler un piéton en train de traverser et de déclencher le freinage, au besoin. Ces systèmes actifs d'assistance à la conduite sont autant d'alliés pour le conducteur, dont l'attention en ville est facilement perturbée. 
 

Lire aussi