La Mairie de Paris s'attaque au diesel

Pour les non fumeurs, c'est un cauchemar. Le Parisien a révélé une étude selon laquelle l'air de Paris concentrerait à certains moments un taux de microparticules aussi élevé que celui contenu dans une pièce à l'intérieur de laquelle se trouveraient 8 fumeurs.

C'est un cauchemar de non-fumeur. Rien que l'idée de passer une soirée entière dans une pièce de 20m2 encombrée par huit personnes qui alignent clope sur clope a de quoi les terrifier. C'est, selon une étude révélée par Le Parisien hier, ce que ressentent, ou plutôt ce qu'inhalent, les Parisiens chaque jour dans les rues de la capitale. Sauf que dans la pièce enfumée, l'origine est bien identifiée, alors que dans les artères parisiennes elle est partagée entre les (vieilles) voitures diesel, l'industrie et les chauffages individuels.
Du coup, la Mairie de Paris - déjà un poil autophobe - a décidé de prendre de nouvelles mesures de restriction dès 2015 pour interdire l'accès des anciens diesel dans la capitale. L'Association "40 millions d'automobilistes" réagit et affirme que depuis 2005, les véhicules n'émettent quasiment plus de particules fines. Ce ne serait donc pas en reportant la responsabilité sur les automobilistes que l'on favoriserait la réduction des émissions de polluants dans l'atmosphère. "Les rejets de particules fines sont principalement dues au chauffage résidentiel, explique l'Association. Dans certaines régions françaises, le chauffage au bois participe à hauteur de 45 à 73% des émissions de particules lors des pics de pollution. En région parisienne, dans le Nord et le Nord-Est de la France, ce sont les vents nordiques, fortement chargés en particules fines émises par le chauffage, qui amènent une concentration importante". Enfin, concernant les NOx (oxyde d'azote), l'Association 40 millions d'automobilistes a son explication. Si les pics de pollution sont aujourd'hui de plus en plus nombreux, c'est que les seuils définis par la loi sur l'Air et l'Utilisation rationnelle de l'Energie (LAURE) ont été nettement abaissés. "Ce qui n'empêche pas le fait qu'en réalité, leur concentration dans l'air ne cesse de diminuer", conclut Pierre Chasserey, délégué général de l'Association 40 millions d'automobilistes.