Violences sexuelles : 30% des militaires américaines concernées

Dans l'armée américaine, on assiste à une recrudescence d'agressions à caractère sexuel. Enquête.

A Washington, sur un des parking du Pentagone, Jeffrey Krusinski, 41 ans et en état d'ébriété, approche une femme et attrape "ses seins et ses fesses". Jeffrey Krusinski est un officier chargé de la prévention contre le viol et les violences sexuelles au sein de l'Air Force.
C'est un comble pour l'armée américaine. Sujets difficiles à aborder, les agressions sexuelles dans l'armée américaine sont taboues. Et pourtant, des scandales du genre affluent régulièrement.
Une étude du journal Le Monde relate que sur l'ensemble de l'armée américaine, 26 hommes et femmes affirment avoir été victimes en 2012 de "contact sexuel non sollicité".
Peu ont donné suite à des poursuites judiciaires ou à des sanctions disciplinaires.
Sur les 204 700 militaires américaines, 30% ont déjà été agressées sexuellement. C'est en Irak et en Afghanistan qu'elles seraient le plus exposées à ce type de violence.
Des mesures pour lutter contre ces agressions ont été prises.
Le Sénat étudie une proposition de loi à ce propos et Barack Obama déclare qu'il ne faut faire preuve d'aucune tolérance envers ces écarts : les agresseurs doivent êtres "tenus pour responsables, poursuivis, démis de leur fonctions, traduits en cour martiale, et renvoyés".
Ruth Moore n'avait que 18 ans lorsqu'elle s'est fait violer par un officier à son entrée dans la Marine. Aujourd'hui, à 44 ans et après avoir attendu 23 ans avant de porter plainte, elle soutient le Ruth Moore Act, un projet de loi favorisant la prise en charge des victimes militaires. 

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Barack Obama : "les militaires coupables d'agressions sexuelles risque de saper la confiance dans l'armée américaine". © AFP