Miss Musulmane : l'écharpe sur le voile

"Une personnalité forte qui aide sa communauté, prouve que la beauté n'est pas que corporelle et sait réciter les prières", tels ont été les critères de sélection de la "Miss Musulmane" élue mercredi en Indonésie en réplique au concours Miss Monde, dont la tenue dans le même pays suscite l'ire de l'islam radical. "Ce que je recherche, c'est ", a expliqué la juge malaisienne Jameyah Sheriff, experte en pédagogie, peu avant de désigner la première tenante du titre "Muslimah World", ou "Musulmanes du Monde" parmi vingt femmes d'Iran, de Malaisie, du Brunei, du Nigeria, du Bangladesh et d'Indonésie.

Alors que l'élection de Miss Monde 2013 aura lieu samedi sur l'île de Bali, un concours de beauté d'un autre genre lui fait de l'ombre à Jakarta, la capitale de l'Indonésie. Ici, point de chevelure brillante, de talons ou de bikinis. L'élection de Miss World Muslimah se base avant tout sur des critères religieux, même si, comme dans tout concours de beauté, la taille et le poids des 20 finalistes sont pris en compte.
Ainsi, pour participer, il est obligatoire de porter le voile, de savoir lire parfaitement les versets du Coran et d'avoir des tenues conformes aux standards musulmans, c'est-à-dire des vêtements qui ne laissent pas paraître le cou, la poitrine et les cheveux. Les poses doivent être élégantes et non pas sexy comme au concours de Miss Monde.
Lors de la finale, mercredi 18 septembre, c'est une Nigériane de 21 ans qui a remporté le première couronne de Miss Musulmane. L'heureuse élue s'eppelle Obabiyi Aishah Ajibola. Elel s'est distinguée par sa beauté mais aussi par sa piété parmi 500 candidates d'Iran, de Malaisie, du Brunei, du Nigeria, du Bangladesh et d'Indonésie. "Nous voulons montrer au monde qu'une musulmane qui a du talent peut être belle, et que le hijab n'empêche aucune activité", a déclaré la gagnante qui revient d'un voyage à La Mecque.
"C'est très différent de Miss Monde, où les femmes aiment montrer leurs formes, où c'est juste une question d'attirance physique. Ici, il ne s'agit pas de vos caractéristiques physiques ou de votre beauté, mais de ce que vous avez à l'intérieur de vous, ce que vous voulez donner au monde, votre humanité, votre intelligence", a expliqué Obabiyi Aishah Ajibola.
La grande finale de World Muslimah est une réponse à l'élection de Miss Monde décrite comme un "concours de prostituées" par les radicaux islamistes. "Nous avons délibérément choisi de tenir cet événement juste avant la finale des Miss Monde afin de montrer qu'une alternative existe pour les musulmanes", affirme la créatrice du concours Eka Shanti, présentatrice de télé indonésienne licenciée en 2006 pour avoir refusé de retirer son voile à l'antenne.