Les sages-femmes ne décolèrent pas

En conflit avec le gouvernement depuis près de 6 mois à propos de leur statut, les sages femmes n'ont pas rendu les armes. Grèves, actions coups de poing, rassemblements, elles continuent de manifester leur mécontentement.

Les sages-femmes ne décolèrent pas
© PIERRE AUGIER/SIPA/1402210952

Opération escargot à Marseille, Rennes ou Toulouse, distribution de tracts devant les cliniques, port d'un brassard noir dans les maternités en signe de deuil, le Collectif (1) des sages-femmes pour réclamer la reconnaissance de leur métier et l'obtention d'un statut sur le modèle de celui des médecins (praticiens hospitaliers) ne faiblit pas. Ce jeudi, qui fait écho au jeudi noir organisé le 21 mars 2014, 70 % des maternités étaient grévistes. Dans la ligne de mire du Collectif, la récente circulaire sur la reconnaissance statutaire des sages-femmes hospitalières publiée suite aux mesures annoncées par Marisol Touraine en mars.
Un pas en avant, 3 pas en arrière ? Le ministre des Affaires sociales avait promis un "statut médical", une mesure censée "replacer la sage-femme comme praticien de 1er recours, dans le système de santé français". La circulaire relative à la mise en œuvre de ces mesures ne "répond à aucune des revendications" selon le communiqué de presse des six organisations de sages-femmes qui forment le Collectif. Dénonçant un document vide de substance, qui "réaffirme des choses convenues""précise des évidences " et "annonce ce qui existe déjà", le Collectif a annoncé de nouvelles actions publiques. De son côté, l'Ordre des sages-femmes est mitigé. Si l'instance apprécie que la circulaire précise le caractère médical de la hiérarchie de la sage-femme, à savoir que la profession sera désormais gérée par la direction en charge du personnel médical et non plus par la hiérarchie paramédicale, elle s'interroge en revanche "sur la mise en oeuvre effective de certaines mesures", notamment la question des "unités physiologiques gérées par les sages-femmes - demande unanime de la profession". L'Ordre se dit "préoccupé" sur ce point car la circulaire ne fait pas des sages-femmes le responsable unique de ces unités consacrées aux accouchements sans complication. Une inquiétude également soulevée par le Collectif qui craint que les sages femmes restent "soumises au bon vouloir des médecins... comme actuellement ".
Fatigué mais pas résigné, le Collectif  entend être reçu par Marisol Touraine et Manuel Valls." Nous ne désarmerons pas ", a-t-il prévenu. 

(1) ONSSF, CNSF, ANSFC, ANESF, CNEMa, CFTC santé sociaux