Les infidèles se retrouvent sur le Web

Un flirt né sur un smartphone, un amant croqué sur une tablette, un 5 à 7 programmé depuis votre ordinateur ? Aujourd'hui, c'est sur Internet qu'on cocufie.

Cliquer, c'est tromper ?

Il y a les sites de rencontres qui promettent l'amour, les relations longues et la découverte de l'âme sœur... et les autres ! Lancé il y a 10 ans, le site américain ashleymadison.com, spécialisé dans les aventures extraconjugales, a déjà séduit 12 millions d'utilisateurs à travers le monde. Son "petit frère" français, Gleeden, créé en 2009, revendique déjà plus d'un million de membres... Majoritairement virils, de CSP +, ces professionnels de la finance ou de la santé souhaitent tester leur pouvoir de séduction, rompre avec le quotidien et assouvir leurs fantasmes. Cités par Libé, ces hommes volages disent "étouffer dans leur couple et sous la pression familiale et professionnelle". Moins nombreuses, les femmes qui décident de batifoler en ligne sont flattées "d'être autant courtisées et sollicitées" et pianotent "sans complexes" sur leurs claviers.

Licence sans sentiments

Anonymat garanti, discrétion assurée, escapades virtuelles ("chat érotique", "sexe à deux", "à plusieurs") et même application spéciale voyages d'affaires : tout est fait pour faciliter les ébats sans lendemain. "Dans les années 60 et 70, votre moitié pouvait trouver du rouge à lèvres sur le col de votre chemise, et tout découvrir. Aujourd'hui, c'est un SMS qu'on oublie d'effacer, un message sur un répondeur... une sorte de trace de baiser numérique. Nous favorisons la confidentialité des corps à corps", explique Noel Biderman, fondateur du site ashleymadison.com.

Toile de réconfort

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Rencontre "point.com". © konradbak - Fotolia.com

"Bien que nous ayons rendu l'adultère plus facile, logistiquement parlant, il reste toujours un fond de culpabilité", confesse Rosie Freeman-Jones, directrice d'IllicitEncounters.com. "Je ne pense pas que les choses soient devenues plus simples sur le plan émotionnel. La preuve : 60% des inscrits ont déjà eu recours à un conseiller conjugal !". Lorsque la flamme s'éteint, c'est l'écran qu'on allume...

Le mur de la honte

Du cyber à la justice, il n'y a qu'un pas. Si près d'un mariage sur sept commence sur Internet, Facebook serait actuellement responsable d'un divorce sur trois. D'après une étude menée par divorce-online.co.uk, le réseau social est évoqué au Royaume-Uni dans 33 % des procédures de séparation. En France, la plateforme de Mark Zuckerberg ne fait pas force probante auprès des tribunaux, mais les épouses bafouées ne se gênent pour tailler une sale "e-réputation" à leurs anciens partenaires. La passion consommée, c'est chacun pour soi et 2.0 !

"Sites de rencontres et adultère 2.0"