Les homosexuels ont peur d'afficher leur amour
L'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (la FRA) a affirmé que la discrimination envers les homosexuels était toujours très présente malgré les lois adoptées.
Un comble en cette journée mondiale contre l'homophobie. En Europe, deux homosexuels sur trois n'oseraient pas tenir la main de leur compagnon en public par peur des représailles. "La peur de l'isolement et la discrimination sont des phénomènes courants et omniprésents dans cette communauté", explique le directeur de la FRA.
Dans tous les états membres de l'UE et en Croatie, qui devrait entrer dans l'UE en juillet 2013, deux sondés sur trois ont peur de s'afficher en public, selon les résultats de l'enquête réalisée par la FRA. Parmi les homos, les trois quarts ont peur de subir des agressions et de la discrimination.
Près de 30% des 93 000 questionnés ont été victimes de violences ou d'agressions au cours des cinq dernières années. Sept mille d'entre eux sont transsexuels et affirment avoir été victimes d'agressions physiques ou de violences verbales plus de trois fois en un an.
Aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé le mariage entre personnes du même sexe en 2001, près de 20% des participants à l'enquête ont assuré avoir été l'objet de discriminations dans l'accès à des services comme les soins, la recherche d'un appartement, les sorties, les clubs de sport et à la banque.
La France se situe très légèrement sous la moyenne européenne (31%).
Les victimes de ses agressions portent rarement plainte: "Je suis réticent à rapporter quelque chose qui indiquerait que je suis gay, car je sais que la police va tout rejeter", a expliqué un Français de 42 ans.
L'homosexualité est encore un sujet tabou, que l'on cache par peur du regard des autres et surtout lorsque l'on est encore à l'école. Deux personnes sur trois ont caché leur orientation sexuelle et ont été la cible d'injures durant leur scolarité. "Les insultes constantes étaient insupportables et très peu de mesures étaient prises par les professeurs contre les harceleurs", a raconté un gay de 25 ans qui habite à Malte.
Si les lois évoluent, il faudra encore du temps avant que les mentalités changent.
