Le pape François fait saintes deux femmes et défend l'embryon

A l'issue de la première messe de canonisation de son pontificat qui l'a vu proclamer saints une Colombienne, une Mexicaine et 800 Italiens martyrisés, le souverain pontife s'est exprimé contre l'avortement.

Le pape François a procédé aux canonisations annoncées en février par son prédécesseur Benoît XVI lors de son dernier consistoire. Il a sanctifié le modeste cordonnier Antonio Primaldo, et 800 autres hommes de la ville d'Otrante, à l'extrême sud de l'Italie, qui avaient été faits prisonniers en 1480 par les troupes du Sultan Mehmet II. Priés de renier leur foi et d'embrasser l'islam, ils avaient refusé et avaient été décapités.
Le chef de l'église catholique a aussi béatifié deux Latino-américaines. Laura de Santa Caterina da Siena Montoya y Upeguila, appelée communément "Madre Laura" est la toute première sainte colombienne, et Maria Guadalupe Garcia Zavala, surnommée "Madre Lupita, la deuxième sainte mexicaine. Toutes deux sont fondatrices de congrégations féminines engagées dans l'aide aux pauvres. Le pape a rendu hommage à la manière qu'elles avaient eu d'apporter la foi sans "s'opposer" aux cultures locales, mais en les "respectant".
Devant le président colombien Juan Manuel Santos, il a cité l'exemple de Madre Laura qui "se donnait totalement" aux indigènes et de Madre Lupita qui "se mettait à genoux devant les malades sur le pavé de l'hôpital pour les servir avec tendresse", il a ajouté: "il ne faut pas avoir honte, peur ou dégoût de toucher la chair du Christ!"

Lors de la prière du Regina Coeli, le pape a demandé solennellement "une garantie juridique de l'embryon", "pour protéger tout être humain depuis le premier instant de son existence". L'air grave, il a défini "la défense de la sacralité de la vie humaine" comme un thème central de "l'année de la foi", apportant ainsi son soutien à une grande marche de 30 000 "pro life" dans les rues de Rome au même moment.
François, dont on connaissait les positions conservatrices sur ces sujets quand il était archevêque de Buenos Aires, a invité à maintenir "vive l'attention de tous sur le thème si important du respect de la vie dès la conception".

Le sujet de la défense de la vie - avortement, euthanasie, bioéthique - est hautement conflictuel entre l'Église catholique et les sociétés d'Occident. Jean-Paul II et Benoît XVI avaient adopté les positions intransigeantes sur ces "valeurs non négociables", positions que reprend sans ambiguïté l'ancien cardinal Jorge Bergoglio, qui ne s'était jamais exprimé directement sur ces thèmes depuis qu'il a été élu sur le trône de Pierre.

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