Jeux vidéos et agressivité : une étude accablante

Les chercheurs de l'université de Grenoble relancent le débat, ô combien houleux, du rôle des jeux vidéos dans l'agressivité dont peuvent faire preuve ceux ou celles qui s'y adonnent régulièrement.

Réalisée en collaboration avec l'université de Hohenheim (Allemagne) et l'université d'Ohio aux Etats-Unis, cette étude diffère de celles précédemment initiées sur le même sujet par sa portée concrète sur les effets durables d'une exposition prolongée à des jeux vidéos violents. Après avoir joué quotidiennement à 20 minutes de jeux vidéos (certains violents, d'autres pas du tout) sur une durée totale de 3 jours, le groupe de "cobayes" (composé de 70 individus des deux sexes) a été soumis à une série de tests destinés à évaluer l'impact des images visionnées . 

Le premier test consistait en la lecture d'une histoire, mettant en scène une situation de conflit, à laquelle tous les sujets devaient imaginer une suite.
Les résultats de ce test ont montré un goût nettement plus prononcé à l'utilisation de la violence chez les sujets ayant été soumis aux jeux vidéos violents que chez ceux ayant joué aux jeux plus "pacifiques".

societe 36078042 igor fotolia
Le lien entre jeux vidéos violents et agressivité est désormais prouvé. © Igor

Les images sont totalement intégrées

Le deuxième test se révèle quant à lui beaucoup plus inquiétant : chacun des sujets a été prié de se livrer à une compétition dans laquelle il serait habilité à punir son adversaire d'un choc sonore plus ou moins violent. Là encore, les sujets soumis à la violence visuelle s'avéraient être beaucoup plus violents, agressifs voire sadiques envers leurs camarades... de jeu.

Une agressivité qui s'installe dans le temps

On s'arrêterait volontiers à ses deux exemples pour illustrer le problème mais l'aspect le plus inquiétant de cette études s'illustre dans la graduation, nettement observable, des comportements agressifs des sujets ayant joué aux jeux violents. En effet, comme le souligne Laurent Bègue (professeur à l'université Pierre-Mendès France de Grenoble), les effets de cette exposition prolongée sont "cumulatifs" : " cette étude est la première au monde qui étudie de manière expérimentale les effets à long terme des jeux vidéo violents", confie-t-il à l'AFP.

Laurent Bègue semble également regretter la légèreté avec laquelle le problème est considéré dans l'hexagone : "Aujourd'hui en France, le scepticisme est constant (...) car les effets des jeux vidéos violents ne sont pas suffisamment manifestes pour qu'on s'en rende compte à l'œil nu."
 

Est-il besoin de rappeler que l'expérience a été menée sur une période de trois jours pour un temps moyen de jeu de 20 minutes. Alors, que penser de certains de nos jeunes eux aussi quotidiennement sur la console, mais pour une durée moyenne de quelques heures ?

A lire aussi :

 
 
pub

Les jeux vidéo dans la pub

Sélection des meilleures publicités vantant les mérites des jeux vidéos, dans les années 80 et 90. Lire

 
 
kantar media

33% des joueurs de jeux vidéos sont des joueuses

Le profil du gamer se féminise et intègre le smartphone, selon une étude de Kantar Media. Lire