Illettrisme et calcul : un bilan castrosphique pour les Français

L'illettrisme, selon une étude de l'Insee rendue publique ce mardi, est en recul en France. Elle concerne ainsi 7 % des adultes de 18 à 65 ans, soit 2,5 millions de personnes.

L'enquête Information et Vie Quotidienne (IVQ) indique qu'en 2011, 16 % des adultes de 18 à 65 ans résidant en France éprouvaient des difficultés dans le domaine de l'écrit. Néanmoins ce chiffre inclut des personnes étrangères et n'ayant pas effectué leur scolarité en France. Or l'illettrisme ne concerne lui que les personnes ayant suivi leur scolarité en France et éprouvant toujours des difficultés concernant la lecture et l'écriture. L'enquête de 2004 quant à elle révélait que 12 % des 18-65 ans étaient dans une situation préoccupante vis-à-vis de l'écrit, et 9 % étaient illettrés. L'amélioration de 2 points par rapport à l'enquête de 2004 est expliquée par l'Insee par un "effet génération", soit "l'exclusion du champ de l'enquête 2011 de la génération née avant 1946 présentant un taux élevé de personnes en difficulté (un tiers) et par la prise en compte de jeunes" nés après 1986, pour lesquels ce taux est relativement plus faible (soit 10 %)". Les générations nées avant-guerre avaient ainsi un accès beaucoup plus restreint à l'enseignement secondaire que les suivantes. L'enquête montre ainsi que les personnes qui obtiennent les meilleurs résultats en lecture et en compréhension orale se situent dans la tranche d'âge des 18-29 ans, leurs aînés obtenant de moins bons résultats.
L'autre pan de l'enquête concerne le calcul : et là, ça se gâte un peu. Par rapport à 2004, les personnes très à l'aise en calcul sont une espèce en voie de disparition, si l'on en croit les chiffres de l'étude menée auprès de 14 000 personnes. On compte ainsi 16 % des 18-65 ans aux performances médiocres dans le domaine et la part de celles qui surperforment (tranche d'âge de 18 à 30 ans) serait passée de 36 % à 33 %.

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L'illettrisme semble reculer en France © adistock - Fotolia.com

La faute aux calculettes ? C'est ce qu'en dit l'Insee. Les outils informatiques divers et variés étant à disposition, les neurones sont moins sollicités au quotidien. Autre révélation de l'enquête (mais est-ce une révélation ? L'étude de 2004 indiquant déjà cette tendance), ces messieurs seraient plus doués pour la chose mathématique que les femmes : 20 % des femmes interrogées ont des résultats médiocres en calcul contre 14 % des hommes. La part Einstein du groupe concerne 24 % des femmes et... 35 % des hommes. Rassurez-vous mesdames : selon l'enquête, les tendances s'inversent quand il s'agit de saisir sa plume : les femmes sont alors 15 % seulement à être en difficulté, contre 17 % des hommes. Et toc.