Hypermarchés : 50 ans de grande consommation

Historique. Le 15 juin 1963 ouvrait le premier hypermarché de France à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Carrefour est alors désigné comme un " grand magasin libre service " où l'alimentaire et le non-alimentaire sont présentés dans une même surface. Ce concept a bouleversé les habitudes de consommation des Français.
A Sainte-Geneviève-des-Bois il y a cinquante ans, on y trouve pour la première fois des pompes à essences à prix bas, chariots, produits frais, une poissonnerie, des rayons bricolage et textile... Egalement douze caisses et 400 places de parking. Plus de 5 000 références réunies sur 2 500 mètres carrés pour une rentabilité plus grande que celles des supermarchés et supérettes de centre-ville. A l'époque, c'est une grande innovation. Un curé s'exerce même à une bénédiction de l'établissement au côté de la marraine, l'écrivain Françoise Sagan. Les rayons, pris d'assaut par les consommateurs qui pensaient que ce serait de courte durée ont dû rapidement être réapprovisionnés. 
De deux hypermarchés en 1966, on en compte 284 en 1975, 1143 en 2000, et près de 1 900 en 2012. Dans les années 70, les modalités d'achat évoluent. La naissance du code bar et de la carte à puce change les habitudes des consommateurs et le travail des salariés de grande consommation. C'est aussi, avec la crise pétrolière, une période où le pouvoir d'achat est au plus bas. Carrefour lance alors les "produits libres", futures marques de distributeurs à prix bas. Puis d'autres modèles de consommation sont développés au sein des hyper : drive, e-commerce avec la possibilité de se faire livrer, etc.
Aujourd'hui, au Carrefour de Sainte-Geneviève-des-Bois, la surface a triplé et on trouve une boucherie traditionnelle, une cave à jambon et à fromages, ainsi qu'un bar à sushis. Mais aussi des produits locaux, un univers Bio, une parapharmacie...
La France est le pays où l'on compte le plus grand nombre d'hypermarchés par habitant. Cependant, la tendance est à la critique de ces temples d'abondance même si les consommateurs continuent d'affluer. Depuis les années 90, les Français boudent le modèle économique de l'hypermarché, l'assimilent plus à une "corvée" et ne distinguent plus le " bénéfice prix " de la démarche. Ce désamour des grandes surfaces s'explique par l'essor des magasins hard-discount, les scandales sociaux des salariés d'hypermarchés et le paroxysme de la rentabilité et du profit atteint avec un délaissement de l'humain. 
La force de l'hypermarché demeure le choix, avec la possibilité de trouver des prix bas, surtout en temps de crise. Une diversité qui ne doit pas s'opérer au détriment de l'humain..