Natalité en hausse en 2021 : pourquoi risque-t-elle de chuter en 2023 ?

En 2021, 742 100 bébés sont nés en France, soit 0,9% de plus que l'année précédente. Un rebond des naissances très marqué à partir de mars et d'avril et qui montre que les Français ont repris espoir après les différents confinements. Un espoir qui n'a pas duré longtemps...

Natalité en hausse en 2021 : pourquoi risque-t-elle de chuter en 2023 ?
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L'espoir renait chez les Français. Ou du moins, les Français ont très vite retrouvé le moral au sortir des confinements, et l'envie de se projeter à long terme. La preuve : 742 100 bébés sont nés en France en 2021, soit 0,9 % de plus qu'en 2020, selon un focus de de l'Insee publié ce 29 septembre. "Cette remontée met fin aux six années de baisse du nombre de naissances observées entre 2015 et 2020", précise l'institut.  L'année 2021 avait pourtant commencé avec un recul des naissances très marqué jusqu'à mi-février, ce qui correspond à des enfants conçus durant le premier confinement, au printemps 2020. Mais ce phénomène n'a pas été constaté après le deuxième confinement qui a eu lieu en novembre 2020. Quoi qu'il en soit, la fin des différents confinements s'est accompagnée d'une accélération des conceptions. Après six ans de baisse, le nombre de naissances a en effet  rebondi en mars et avril 2021, et à partir d'août 2021 où, jusqu'à la fin de l'année, le nombre de naissances a été chaque mois "très supérieur" à celui des mêmes mois de l'année 2020. L'âge des mamans a aussi pesé dans la balance et ce sont les plus âgées qui ont été les plus enclines à vouloir devenir mères. "Les femmes les plus jeunes ont fait moins d'enfants pendant les confinements, sans rattraper ces baisses les mois suivants. Pour les trentenaires, et encore davantage pour les quadragénaires, les forts rebonds au sortir des confinements ont plus que compensé les baisses observées certains mois", explique l'INSEE. 

Il n'empêche, cette envie de pouponner a fait long feu depuis le début de l'année 2022. La guerre en Ukraine, desquelles s'en sont suivies les crises énergétiques et l'inflation, ont aussitôt réduit à néant les perspectives de maternité. Un contexte géopolitique et économique tendu et inquiétant, sur lequel se sont greffés d'impressionnants bouleversements climatiques cette année. Résultat : les françaises ne veulent plus avoir d'enfant, ou reportent leur désir de maternité à des temps plus cléments. Le taux de natalité à la hausse risque d'accuser une rechute sévère si les femmes en âge de devenir mère estiment que le monde est trop incertain pour assumer la responsabilité d'un enfant d'une part, et lui offrir par ailleurs les meilleures perspectives d'avenir.

Qu'est-ce que le taux de fécondité ? 

Pour calculer le taux de fécondité, l'Insee prend en compte un âge donné ou une tranche d'âge afin de définir le nombre d'enfants par femme au cours de l'année. Ce chiffre est alors rapporté à la population moyenne de l'année des femmes du même âge. En 2020, l'indicateur conjoncturel de fécondité s'élève à 1,84 enfant par femme. L'ICF oscillait autour de 2 enfants par femme entre les années 2006 et 2014. Enfin, la France reste en 2020 le pays le plus fécond de l'Union européenne.

Les femmes font des enfants plus tard

L'âge moyen de la maternité ne cesse d'augmenter au fil des ans : "il atteint 30,8 en 2020, 30,7 ans en 2019, contre 29,3 ans vingt ans plus tôt" précise l'Insee. Par ailleurs, si les femmes les plus fécondes sont âgées de 25 à 24 ans, le taux de fécondité des moins de 30 ans baisse depuis les années 2000 et cette diminution s'accélère depuis 2015, note le rapport. Ainsi, 100 femmes âgées de 25 à 29 ans donnaient naissance à 13 enfants en 1999, puis 12,3 enfants en 2014 et elles n'en ont plus que 10,6 en 2020. Chez les femmes âgées de 30 à 34 ans, on compte 13,1 enfants pour 100 femmes en 2014 et 12,5 enfants en 2020.

L'espérance de vie en 2021

Selon le rapport 2021 de l'Insee, l'espérance de vie à la naissance est de 85,2 ans en 2021 pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes. "Les femmes gagnent 0,3 an d'espérance de vie par rapport à 2020 et les hommes 0,2 an. Du fait de la forte baisse en 2020 (− 0,5 an pour les femmes, − 0,6 an pour les hommes), l'espérance de vie ne retrouve cependant pas son niveau d'avant la pandémie (85,6 ans pour les femmes en 2019 et 79,7 ans pour les hommes)", précise l'Insee.