Viol au lycée de La Rochelle : la justice demande plus de 500 tests ADN

Les 527 hommes qui fréquentent un lycée de La Rochelle, vont devoir se soumettre à des prélèvements ADN, dans le cadre d'une enquête policière pour viol.

Une mesure exceptionnelle et d'une rare ampleur. Pour aider la police à retrouver l'auteur d'un viol commis dans le lycée d'enseignement catholique Fénelon de La Rochelle, le procureur de la République, Isabelle Pagenelle, ordonne que les 527 hommes de l'établissement scolaire présents au moment des faits se soumettent à un prélèvement ADN. Dans la liste des suspects : 31 enseignants, 475 élèves et 21 autres personnes, personnel technique ou personnes extérieures. L'étudiante de 16 ans avait été violée en septembre dernier dans les toilettes de ce lycée privé, sans pouvoir identifier l'agresseur, qui avait agit dans le noir et par derrière, selon les déclaration du Procureur de La Rochelle. Les enquêteurs qui ont pu prélever de l'ADN sur les vêtements de la jeune fille, disposent d'un indice : son profil génétique. Toutefois, il n'est pas connu du fichier national automatisé des empreintes génétiques. C'est pourquoi, tous les hommes présents dans le lycée au moment du drame, vont se soumettre à un prélèvement buccal pendant trois jours, à partir de lundi. Isabelle Pagenelle, en expliquant ce dispositif exceptionnel, a précisé qu'elle voulait "se donner tous les moyens d'identifier l'auteur, sachant que nous sommes dans un milieu fermé et qu'il y a davantage de probabilités que le violeur soit quelqu'un de l'intérieur. Il s'agit aussi d'éviter une éventuelle récidive". 

Cellule de soutien psychologique au lycée de La Rochelle. Bien que la loi française autorise le refus d'un prélèvement génétique, toute protestation serait considérée comme suspecte. Et pourrait déboucher sur une garde à vue, voire une perquisition. Chantal Devaux, directrice de ce lycée a expliqué que le personnel et les parents d'élèves avaient été informés de l'opération et qu'une cellule de soutien psychologique était déjà mise en place depuis vendredi matin. Celle-ci restera active "le temps nécessaire" a-t-elle précisé. On imagine en effet que le passage de 500 personnes devant la police scientifique pour prélèvement d'ADN dont une grande majorité d'adolescents, et ce plusieurs mois après les faits, est sacrément déstabilisant pour l'ensemble du lycée. D'autant plus que toutes ces jeunes têtes doivent avoir en images les mauvais scénarios des séries américaines...