La Veuve noire attendue sur le banc des assises
Accusée d'avoir assassiné son compagnon, disparu subitement en 2002, Fatima Anechad, 64 ans, a toujours clamé son innocence. Elle est désormais renvoyée aux assises après douze années d'enquête.
Surnommée la Veuve noire, Fatima Anechad doit de nouveau s'expliquer devant la justice sur la disparition de son mari, en 2002. Roger Bendeçon, bijoutier parisien, a disparu alors qu'ils étaient en voyage d'affaires au Maroc.
D'après le récit de Fatima, elle serait rentrée en France seule, après avoir laissé son mari à la frontière avec l'enclave espagnole de Ceuta. Alors qu'elle rassure les membres de la famille du disparu en affirmant l'avoir revu à Paris et à Marseille, celui-ci ne reprend contact avec personne, pas même ses enfants, nés d'une précédente union.
Dans le même temps, Mme Anechad procède à la vente de plusieurs meubles et bijoux de son mari, notamment sa montre dont il ne se sépare jamais. Au total, ces ventes lui permettent de réunir près de 300 000 euros. Pour justifier ses actes auprès des enquêteurs, la suspecte assure qu'elle a dû rembourser des dettes de son compagnon et que son couple était victime de racket. Sceptique, la brigade criminelle continue son enquête.
Elle découvre, peu de temps après, une coïncidence troublante : la disparition, au début des années 1980, en Guadeloupe, du précédent conjoint de Fatima. Aucune recherche n'avait eu lieu.
Cinq ans plus tard, en 2007, l'enquête est relancée à la suite du témoignage d'un ingénieur du son qui affirme que Fatima lui aurait demandé de fabriquer un faux message de Roger Bendeçon, à partir de son répondeur téléphonique. Le message doit permettre de rassurer la famille du disparu.
A cette affaire étrange s'ajoutent les expertises psychologiques peu tendres à l'encontre de Fatima Anechad. Elles décrivent "une femme sans spontanéité, manipulatrice, froide, indifférente, haineuse des hommes et à la recherche d'une certaine aisance financière".
Au terme de nombreuses investigations, le juge vient de conclure que les explications fournies par Fatima ne sont pas crédibles. Elle devra s'expliquer pour assassinat devant les assises.
