Typhaine : trouble procès pour une enfant martyre à Douai
Le procès de la mère et du beau-père de la petite Typhaine, morte à 5 ans sous leurs coups, s'ouvre cette semaine à Douai. Le couple encourt la perpétuité pour "homicide volontaire" commis en 2009.
La petite Typhaine était le souffre-douleur de sa famille. Elle n'aura connu que la violence durant sa courte existence. Sa mère, Anne-Sophie Faucheur, 26 ans et son beau-père Nicolas Willot, 27 ans, comparaissent devant la cour d'assise du Nord pour le meurtre de la petite fille. Les faits remontent à juin 2009 où, après un ultime déchainement de violence, Typhaine est morte à l'âge de 5 ans.
Les parents ont alors imaginé une odieuse mascarade laissant croire que la petite avait disparu alors qu'ils se baladaient dans le centre-ville de Maubeuge. Le couple accordait des interviews à plusieurs chaines de télé pour témoigner de leur chagrin et de leur lutte pour retrouver la petite fille. Le petit jeu prend fin en décembre 2009, lorsque les enquêteurs s'aperçoivent de plusieurs incohérences dans le témoignage du couple. Le corps de Typhaine est finalement retrouvé, enterré à une heure du domicile familial. Anne-Sophie Faucheur évoque une mort accidentelle après une punition qui a mal tournée. La petite aurait mangé des bonbons, elle aurait été violemment frappée puis aurait été obligée à prendre une douche froide. Le corps a d'abord été déposé, nu, dans la cave avant que le beau-père ne l'enterre.
Typhaine était une enfant non désirée. Anne-Sophie Faucheur, déjà maman, donne naissance à la fillette en avril 2004, à seulement 17 ans. La jeune femme se sépare quelques mois plus tard du père biologique pour vivre avec Nicolas. Elle laisse la petite fille à la grand-mère paternelle, qui l'élève jusqu'à ses 4 ans. Anne-Sophie refonde un foyer, et donne naissance à un autre enfant. Pendant quatre ans, elle ne vient voir Typhaine que trois ou quatre fois. "Quand elle venait, elle restait une petite heure, mais Typhaine ne connaissait pas sa mère et l'appelait madame", se souvient Marie-Josée, sa grand-mère. C'est alors qu'Anne-Sophie décide d'enlever la fillette à la sortie de l'école afin qu'elle vienne vivre avec elle. Commence alors le calvaire...
Le couple encourt la prison à perpétuité. Le verdict sera annoncé vendredi 25 janvier.
