Tournantes de Fontenay : 10 acquittés, 4 condamnés, 2 victimes ?

La cour d'assises du Val-de-Marne a acquitté dans la nuit de mercredi à jeudi 10 hommes poursuivis pour des viols collectifs sur Nina et Aurélie, deux jeunes femmes âgées de 15 et 16 ans lors des faits, il y a plus de dix ans. Insoutenable ?

Après trois semaines de débats à huis-clos mais sous haute tension, la cour d'assises du Val-de-Marne a livré un verdict, que les avocats des parties civiles, comme les avocats de la défense ont du mal à comprendre.

Deux accusés ont été condamnés à cinq ans dont quatre avec sursis, un troisième a été condamné à cinq ans dont quatre ans et demi avec sursis et le dernier à trois ans avec sursis. Les quatre condamnés l'ont été pour des viols commis uniquement sur Nina, aujourd'hui âgée de 29 ans. Les quatre hommes poursuivis pour les mêmes faits sur Aurélie, 28 ans, ont été acquittés

" Treize ans après les faits, l'échec est là "

Pour Me Amar Bouaou, l'avocat d'un condamné et d'un acquitté interrogé par l'AFP, Aurélie "ne peut pas se poser en victime. Elle a menti". Selon lui, "on évite un fiasco judiciaire, il fallait que des personnes soient condamnées".

De son côté, Me Laure Heinich-Luijer, avocate des deux jeunes femmes, s'interroge : "Treize ans après les faits, l'échec est là. Quelle peine aurait un sens, quand on entend que des coupables de viols en réunion sont condamnés à trois ans avec sursis". Quant à Me Clotilde Lepetit, une autre avocate des plaignantes, elle a fustigé "les conséquences d'un dossier mal instruit" et les "failles judiciaires" dans le cas d'Aurélie.

Du côté des acquittés, le soulagement prédomine ainsi qu'un "sentiment de justice" selon l'un d'eux qui souhaite garder l'anonymat. "C'est pas normal, il reste trois personnes condamnées", a-t-il nuancé. "Un mois de procès, c'est dur. C'est un cauchemar. Je suis soulagé mais c'est un mic-mac. Les autres ne sont pas des violeurs", a affirmé un autre homme mis hors de cause par la cour.

Difficile de connaître le détail des débats qui ont toutefois semblé tourner à l'épreuve pour les deux plaignantes. Les deux jeunes femmes, qui affirment avoir été violées à répétition dans des conditions particulièrement sordides, régulièrement absentes pour raisons médicales, n'étaient pas présentes à l'énoncé du jugement.

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