Mort d'Emile Louis, tueur en série

Tueur et pervers hors normes, Emile Louis, condamné en 2004 à perpétuité pour le meurtre des sept "disparues de l'Yonne", est décédé dimanche à l'âge de 79 ans.

Cet homme qui a longtemps caché son extrême cruauté derrière une apparente normalité de chauffeur de bus purgeait jusqu'alors sa peine à la prison d'Ensisheim (Haut-Rhin), aux côtés d'autres tueurs en série comme Francis Heaulme ou Guy Georges."Emile Louis est mort à l'unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de Nancy, où il avait été admis lundi 14 octobre en raison de la dégradation générale de son état de santé", a indiqué à l'AFP son avocat, Alain Fraitag, confirmant une information de l'Est Républicain. Dernièrement, il faisait des chutes à répétition et avait perdu au moins 20 kilos, selon une source proche du dossier.
Emile Louis avait été interpellé en décembre 2000 dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de sept jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans: des pupilles de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) et déficientes mentales légères, qui avaient disparu dans la région d'Auxerre entre 1975 et 1979. La plupart d'entre elles avaient recours au bus scolaire conduit par Emile Louis. L'une d'entre elles avait été sa maîtresse et une autre avait été placée dans la famille du chauffeur de car. Ce meurtrier avait également été condamné à 30 ans de réclusion criminelle avec une sûreté de 20 ans pour viols avec torture et actes de barbarie sur sa seconde épouse et agressions sexuelles sur la fille de celle-ci.

Né à Auxerre le 26 janvier 1934, Emile Louis, comme les disparues de l'Yonne, était lui aussi un enfant de la DDASS, abandonné à la naissance puis placé dans une famille d'accueil où il avait beaucoup souffert. "Emile Louis a vécu une forme de maltraitance affective, inspirée par une figure parentale cruelle créant très tôt chez lui la représentation de liens sado-masochistes", avait dit un expert psychologue aux assises de l'Yonne en 2004.

D'un côté, il montrait le visage d'un "bon père" de quatre enfants, "d'un homme jovial", "poli", et très "compréhensif", notamment à l'égard des jeunes femmes fragiles psychologiquement qu'il conduisait dans son bus. D'un autre côté, il éprouvait une "véritable jouissance à établir une domination sur l'autre", estimait un psychologue en 2006, parlant de lui comme un "extrême de la perversion, de la cruauté, de la souffrance", "un tueur hors série".

L'avant-dernier jour de son procès, Emile Louis avait émis le souhait de "finir ses jours dans un monastère". Pour éprouver la grandeur du pardon de Dieu ?