Deux ados violées et pendues : l'horreur en Inde

Crime sexuel et meurtre : deux adolescentes indiennes ont subi le pire... faute de W.C dans leur village. Un délit d'être Dalit ?

Katrashadatganj, petit village du district de Budaundans dans  l'Etat de l'Uttar Pradesh, au nord de l'Inde. Deux cousines de 14 et 15 ans qui appartenaient à la caste des "intouchables" (des "dalits") se sont rendues mardi 27 mai dans un champ pour aller aux toilettes, car leur domicile n'en disposait pas. Champ où elles furent violées et pendues à un manguier. Leur famille, ne les voyant pas rentrer, s'était rendue le soir même au commissariat, où les policiers n'ont pas jugé nécessaire de se déplacer.
Ce n'est donc que le lendemain matin que les villageois ont retrouvé les deux victimes.
Cinq hommes ont été arrêtés à ce jour : trois sont inculpés de meurtre et de viol en réunion et les deux autres, deux policiers, sont accusés de complicité criminelle.
La caste des Dalits, à laquelle appartenaient les adolescentes, est une caste basse fréquemment victime d'agressions qui intéresse peu les forces de l'ordre : "Ces policiers se sont abstenus d'agir pendant des heures alors qu'ils auraient pu sauver deux jeunes vies. Pourquoi tout est une affaire de caste?", a regretté le père de l'une des victimes auprès de l'AFP.
Le commissaire Atul Saxena, chef de la police du district de Budaun, a affirmé que "Les suspects ont d'abord violé les victimes puis les ont pendues comme l'a confirmé le rapport d'autopsie. Les jeunes filles étaient encore vivantes lorsqu'elles ont été pendues. Selon le rapport de police, les viols ont été répétés.
Un "sit-in" a par la suite été organisé près de l'arbre où les adolescentes ont été retrouvées pendues dans le but de protester contre cette pratique et plusieurs centaines de manifestants, principalement des femmes, sont par ailleurs venues réclamer la fin des violences contre les femmes devant le siège du gouvernement de l'Uttar Pradesh, à Lucknow. Toutefois, la police a jugé nécessaire d'utiliser contre ces manifestants des canons à eau, rapporte 20 minutes.
Interrogé par une journaliste sur le nombre de viols dans cet état de l'Union indienne, le chef de l'exécutif Akhilesh Yadav a alors répondu: "Vous n'avez pas été violée n'est-ce pas? C'est exact? Très bien. Merci".

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