Condamnée à un viol collectif pour avoir aimé

En Inde, un nouveau crime sexuel scandalise le pays... et c'est un conseil de village qui l'a ordonné. Une femme de 20 ans a subi un viol en réunion en représailles d'une relation amoureuse avec un homme d'une autre communauté.

Condamnée à un viol collectif pour avoir aimé
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Viol collectif : sa punition pour avoir aimé © Fotolia

Salir la femme pour laver l'honneur. "Ils m'ont violée (...), ils avaient tous l'âge de mon père". La jeune Indienne, condamnée au pire pour avoir aimé quelqu'un d'une autre caste que la sienne, a déclaré à la police qu'elle avait perdu le compte du nombre (des dizaines ?) d'hommes qui lui avaient infligé des sévices... Elle a été hospitalisée dans un état grave. Cette affaire survenue au Bengale-Occidentale est particulièrement troublante, parce que cette punition a été infligée par un conseil composé d'aînés du village de Subalpur, à environ 180 kilomètres de Calcutta.

Romance interdite. Les "sages" avaient initialement attachés les tourtereaux à deux arbres différents et imposé à chacun, pour cette laison, une amende de 25.000 roupies (300 euros), mais les parents de la jeune femme, trop pauvres, ont dit être incapables de la payer. Le chef du conseil a donc commandé que la fille soit violée par les habitants.

Les conseils, considérés comme l'expression de la volonté des villageois, exercent une influence importante sur la vie sociale dans les régions rurales, en particulier dans le nord de l'Inde, imposant fréquemment des diktats pour de supposées fautes morales. Ils décident de certaines normes sociales, de comment une femme peu s'habiller ou d'avec qui elle peut se marier.

Cette agression braque à nouveau les projecteurs sur les violences sexuelles subies par les femmes en Inde, un peu plus d'un an après le viol collectif à New Delhi d'une étudiante, morte de ses blessures.

En dépit d'un durcissement des lois et d'efforts pour modifier les comportements envers les femmes, l'Inde reste une société profondément patriarcale. Mais l'évolution est en marche.
Les agresseurs présumés ont comparu jeudi soir devant un tribunal qui a refusé de les remettre en liberté.
La classe politique indienne a dénoncé cette nouvelle agression, qualifiée "d'inhumaine et de totalement scandaleuse", certains députés demandant la condamnation à mort des agresseurs.