Zambie : lutter contre les mariages précoces

En Zambie, un pays d'Afrique australe qui fait partie intégrante du Commonwealth, PLAN soutient l'établissement de groupes parajuridiques, afin d'aider à réduire le nombre de filles qui sont enlevées, puis victimes d'unions forcées.

Depuis plusieurs années, PLAN travaille avec le Chef Kasoma afin d'améliorer les conditions de vie dans son domaine. Ce leader du peuple Mansa demande la fin des mariages d'enfants mineurs. Il a commencé à dissoudre les mariages d'enfants dans son fief et demande à présent des lois de protection de l'enfance plus strictes et leur meilleure exécution. Le Chef Kasoma propose des punitions sévères pour les parents qui encouragent les hymens d'adolescents et pourrait même expulser de son fief les parents coupables de cet acte.
 

En Zambie, l'âge légal pour convoler sans le consentement des parents est 21 ans. De nombreuses jeunes femmes arrêtent leurs études quand elles se marient et ont souvent des grossesses difficiles. Elles risquent d'être victimes de violence et de maltraitance si elles sont mariées contre leur gré.

"J'encourage tout le monde à arrêter cette pratique afin de favoriser le développement dans notre fief. Les mariages d'enfants représentent un des défis qui empêchent notre développement de progresser" a déclaré le Chef Kasoma.

Au cours d'une réunion récente de PLAN sur la protection de l'enfance, il a annoncé que dans son fief, il avait pour l'instant dissout huit mariages d'enfants mineurs cette année, en se concentrant plus spécifiquement sur les mariages dans lesquels la fille a quinze ans ou moins.

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Réunion PLAN France © PLAN

Il est courant pour les jeunes en Zambie -en particulier dans les zones rurales- de se marier peu de temps après la puberté. Souvent, les familles pauvres considèrent leurs filles comme un fardeau économique et les marier est financièrement avantageux, car selon la coutume zambienne, il est attendu de l'homme qu'il soutienne sa nouvelle belle-famille.

Alors que certains parents ont eu du mal à accepter sa décision, les jeunes de la région sont heureux de sa de s'attaquer aux effets néfastes des unions précoces.

"Nous sommes heureux de ce décret, parce que les enfants mariés n'ont pas l'air en bonne santé et n'arrivent pas à s'acquitter de leurs devoirs matrimoniaux, encore moins de prendre soin de leurs enfants" a déclaré Ronald, un jeune de 18 ans. "Nous pensons qu'une éducation nous permettra de nous occuper de nos parents beaucoup mieux qu'un mariage précoce ne pourra jamais le faire".

Les étudiants sont de mieux en mieux sensibilisés à l'importance de l'éducation et de leurs droits, par le biais du projet de PLAN "Revendiquer mes droits". Ce projet a pour but de s'attaquer à la maltraitance des enfants et accroît la sensibilisation aux droits et à la protection des enfants à la maison, dans les établissements scolaires et dans les communautés, afin d'aider les enfants affectés par des problèmes tels que les sévices sexuels, la maltraitance physique, la violence psychologique et affective et la négligence.

Le Journal des Femmes s'engage avec PLAN pour les droits des filles