Porno : son influence sur la vie sexuelle des Français

Dans sa récente enquête sur "L'impact de la pornographie dans le rapport au corps des Français", l'Ifop s'est penché sur les conséquences des films X sur nos complexes et habitudes.

Vous pensiez que regarder un film coquin allait vous aider à trouver du plaisir ? Selon une étude de l'Ifop, il se pourrait en fait que cela vous inhibe. Ainsi, les résultats confirment le développement de l'épilation intégrale du côté de la gent féminine, puisque 14 % des Françaises en sont friandes et chez les jeunes de moins de 25 ans, elles sont près d'une fille sur deux à la préférer. François Kraus, directeur d'études à l'Ifop, constate que "lsexe glabre vu dans les films X s'impose de plus en plus comme la norme du corps féminin désirable aux yeux des hommes parmi les jeunes générations où la consommation de porno est la plus forte".
De fait, chez les jeunes femmes, l'épilation intégrale du pubis correspond aux demandes des hommes de leur âge. Ils sont 63% à préférer que leur partenaire soit "épilée en rasant les poils des lèvres". Autre fait notable, cette contrainte apparaît plus répandue chez les Françaises des couches les moins aisées et dont le niveau d'éducation est faible (20% d'épilation intégrale chez les "CSP -" contre 9% chez les "CSP +").

Du côté des hommes, la consommation de productions pornos entraîne un complexe sur la taille du pénis. En effet, "Si les Français maintiennent une certaine distance entre la réalité et la plastique 'hors norme' présentée, la vue d'organes surdimensionnés" s'avérerait "anxiogène" pour les plus jeunes spectateurs. Environ un tiers (34%) des hommes de moins de 25 ans avoue avoir déjà complexé sur la taille de son outil en regardant un film. Et si 56 % des femmes et 63 % des hommes estiment que la taille du pénis ne joue pas un rôle majeur dans le plaisir féminin, c'est loin d'être le cas pour 61 % de garçons de moins de 25 ans qui pensent le contraire.
En pratique, la longueur moyenne d'un sexe en érection est évaluée à 15 cm par les femmes et à près de 16 cm par les hommes.
Par ailleurs, près d'un Français sur deux a déjà tenté de reproduire des positions ou des scènes vues dans des films pornographiques.

Enfin, tourner une "sextape" reste une pratique minoritaire qui concerne seulement 11% des Français, alors que 3% d'entre eux ont diffusé ces images sur internet. Toutefois, si la proportion des personnes interrogées qui cherchent à pimenter leur vie de couple en filmant leurs ébats reste limitée, elle a gagné cinq points en l'espace de cinq ans (11% contre 6% en 2009).

Enquête réalisée par l'Ifop du 25 au 31 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 1 003 personnes de 18 ans et plus (méthode des quotas).

 

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Infographie Ifop © Ifop