Nadine Morano : son coup de gueule contre une femme voilée

Une fois encore, les billets d'humeur de l'eurodéputée UMP font le buzz. Exaspérée par une femme voilée qui venait "gâcher" ses vacances, Nadine Morano n'a pas hésité à poster un texte sur Facebook.

L'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a pris la plume pour écrire noir sur blanc ses "humeurs".
"Bardot en bikini et la dame voilée à la plage", tel commence le récit de sa "mésaventure", très romancée, lundi 18 août - et sûrement inspiré d'un titre des Aventures de Martine. Mêlant erreurs d'interprétation du droit, fautes de syntaxe et romance, elle y explique qu'une femme voilée (et non en burqa) ne respecte pas le droit français et doit "aller vivre ailleurs" si elle n'en respectait pas ses principes. 

Par un photomontage qu'elle a publié sur Twitter, Nadine Morano compare la Une du Figaro sur l'icône du féminisme, Brigitte Bardot, et une femme voilée que l'ancienne ministre s'est amusée à prendre en photo sur le sable, à son insu.  La scène qui l'a choquée se serait déroulée il y a quelques jours...  Un couple s'est installé près d'elle, sur une plage de l'Hexagone."Lui s'est déshabillé et est allé nager. Elle, "tunique manches longues, pantalon et voile, est restée en retrait. L'homme se mit en maillot de bain exhibant un corps bien fait, pendant que la dame s'asseyait toute habillée, bien sagement sur le sable. Il se dirigea seul, vers la mer. Heureux de profiter d'un bon bain, il adressait à sa douce qui semblait soumise, seule, entourée de corps en tenue de plage, des signes de la main", d'après son billet. "A la vue de cette scène, on ne peut s'empêcher de ressentir une atteinte à notre culture qui heurte en matière d'égalité homme-femme", a-t-elle renchéri.

L'ancienne secrétaire d'Etat chargée de la Famille a dit vouloir poursuivre "le combat difficile qu'il reste à mener pour les autres femmes du monde opprimées et soumises". Il reste évidemment de nombreuses choses à faire pour libérer des millions de femmes dans le monde du joug masculin, mais ne serait-elle pas en train d'apparenter le voile à la soumission masculine ?. "Avec Morano, la xénophobie ne prend jamais de vacances (même à la plage)", s'est indigné l'adjoint au maire de Paris sur Twitter. 

Ses propos incitateurs pourraient s'avérer dangereux s'ils étaient utilisés à mauvais escient. "La France n'est pas un Etat religieux, on peut y pratiquer sa religion en respectant avant tout le droit", a ponctué Nadine Morano à la fin de son récit. Il revient à préciser que, d'après le Code civil, "constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille...", punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende. 

billet d'humeur
Le "billet d'humeur" de Nadine Morano, posté lundi 18 août. © Twitter