Mini-miss : maxi-scandale ?

Dimanche 18 décembre, une lolita haute comme trois pommes a remporté le titre de Mini-Miss® France 2012. Mignon ou gênant ?

Nous sommes au Pau Brasil, cabaret caliente des Champs Elysées où des danseuses brésiliennes présentent, chaque soir, un show bouillant et olé-olé. Ce jour-là, pas de musique latino, mais un concours de beauté. En coulisse, les candidates comparent leur brushing, leur maquillage, la hauteur de leurs talons. Bientôt, sur scène, une jolie blonde aux yeux bleus pose fièrement avec son bouquet et sa couronne. Anaëlle Meunier, représentante de la Normandie, vient de défiler et de répondre avec succès aux questions du jury. Elle a séduit... Oui, mais celle que l'on vient de sacrer reine est âgée d'à peine 9 ans.

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Frideline MOUNIAMA, Anaëlle MEUNIER et Océane SHARRE, Mini-Miss® France 2011. © MINI-MISS® FRANCE 2012

Little Miss Sunshine

A ses côtés, Frideline Mouniama, venue de Saint Philippe de la Réunion, a reçu le diadème et l'écharpe de "Mini-Miss® France 2012 des 7/8 ans". Son papa est aux anges. Il coupe court aux commentaires: "Je trouve qu'il n'y a rien de choquant dans le fait que des petites filles défilent et participent à ce type d'événement. Dès lors qu'elles ne paradent pas en maillot de bain, cela ne pose aucun problème", explique-t-il.

Espoirs et déceptions

Les mamans présentes acquiescent, fières de leurs progénitures, un peu amères, aussi, qu'elles n'aient pas gagné. Depuis des mois, leurs mômes chéries s'entraînent d'arrache-pied. Elles scrutent grain de peau et dents de lait, traquent les petits bourrelets, essayent d'imiter au micro leurs stars préférées... Pour Noël, nos divas format poche ont demandé une chirurgie esthétique des oreilles, histoire de les recoller et d'arborer des boucles dorées. Sont-elles des bêtes de foire pour autant ? Non.

Des podiums aux cours de récréation

Ces fillettes en robes cocktail continuent de jouer "à chat", de réclamer "un bébé chien ou un petit poney", de siroter de la grenadine et de faire leurs devoirs ! Se coiffer, se pomponner, faire tourner leurs robes à volants, c'est un peu réaliser leurs rêves de princesses, d'héroïnes de conte de fées. Rien d'érotique ou de malsain répondent les partisans de ces cérémonies sauce américaine, entre tutus à paillettes, lèvres rose bonbon et discours édulcorés. Mais en France, le principe dérange. Avec leurs moues boudeuses, les vedettes des bacs à sable ressemblent de plus en plus à leurs aînées, lolitas sur papier glacé.

Un sujet polémique... et politique

Roselyne Bachelot et Chantal Jouanno sont parties en croisade contre "l'hypersexualisation" des pré-ados et s'attaquent aux médias qui les mettent en scène "dans des tenues ou des comportements d'adulte". Même Geneviève de Fontenay s'insurge contre ces Barbies en culottes courtes. Et vous, que pensez-vous de ce genre de cérémonies ?