Michèle Alliot-Marie, rigueur et sentiments Dessous et habits neufs

Sensible à la mode, MAM dévoile ses styliste préférés...

A la Défense, à l'Intérieur, puis à la Chancellerie, c'est en tailleur strict que vous avez su vous imposer et faire autorité. Quelle importance accordez-vous au "paraître" ?
Michèle Alliot-Marie : C'est une forme de politesse. J'estime que lorsqu'on occupe des fonctions, on sert ces fonctions. Il faut être attentif au regard des Français, être l'image de l'institution. Lorsque j'étais ministre de la Jeunesse et des Sports, je portais des vêtements très colorés et lors des galas à l'Elysée, j'ai toujours enfilé avec plaisir mes robes de soirées. Il doit aussi y avoir dans une tenue un côté pratique. Impossible de monter dans un hélicoptère avec une jupe droite ou de porter des talons aiguilles sur le terrain. Au-delà de ça, votre look doit rassurer, votre style, susciter le respect. Aujourd'hui encore, j'agrémente mes ensembles classiques d'une écharpe, de bijoux, d'un beau sac à main. Mais il m'arrive, comme toutes les femmes, de rester plantée le matin devant mon dressing et de dire "je n'ai rien à me mettre". Pourtant, je croule sous les vestes de créateurs. Je me suis longtemps habillée chez Cardin et Torrente pour la coupe impeccable. Maintenant, je suis une inconditionnelle d'Armani et d'Yves Saint Laurent. Côté mise en beauté, je me maquille très peu, mais je ne sors jamais sans un tube de crème hydratante.

Est-ce que l'on peut savoir diriger sans aimer séduire ?
Michèle Alliot-Marie : Non, on cherche toujours à séduire. Pas au sens de susciter le désir, mais d'établir une relation privilégiée, de convaincre les gens, de toucher leur "raison". Lorsque je donnais des cours de droit, je voulais plaire à mes étudiants... mais avec des habits neutres pour les obliger à m'écouter. "Des hommes très laids peuvent aussi êtres de grands séducteurs", disait Talleyrand. C'est valable pour les femmes aussi, selon moi.