Le Smic, les jours fériés et les 35 heures : des freins à l'emploi selon le Medef
Selon Pierre Gattaz, président du Medef, "notre modèle social a vécu, il n'est plus adapté". Sa solution : supprimer ce qu'il considère comme des freins à l'emploi.
Le Medef, principale organisation patronale de France, a annoncé son plan pour créer plus d'un million d'emplois dans l'Hexagone d'ici cinq ans. Le document, publié par le quotidien Les Echos, propose des solutions radicales.
Diminuer le nombre de jours fériés
Nous en avons 11 au total. Le Medef souhaiterait en supprimer deux pour espérer gagner 1 % de croissance et créer 100 000 emplois.
Supprimer le salaire minimum
Cette solution consisterait à instaurer un salaire inférieur au SMIC pour les "populations les plus éloignées de l'emploi et qui pourrait être complété par des allocations sociales afin de garantir un pouvoir d'achat équivalent au SMIC". Le nombre de nouveaux emplois espéré est estimé entre 50 000 et 100 000 en cinq ans.
Revoir la durée du travail
Fini les 35 heures, les entreprises pourraient négocier la durée ainsi que le taux des majorations horaires et l'aménagement du temps de travail. "Toutes les entreprises devraient pouvoir négocier le temps de travail à la carte, selon leurs besoins et pas seulement celles qui ont des difficultés. [...] Les 35 heures appliquées de manière uniforme, ce n'est plus d'actualité", explique le président du Medef dans un entretien accordé au Parisien/Aujourd'hui en France.
Libéraliser le travail de nuit et le dimanche
L'ouverture des commerces le soir et le dimanche pourrait créer entre 90 000 et 300 000 emplois, selon le Medef. "Il faut autoriser le travail le dimanche et après 21 heures, sur volontariat, quand une entreprise le demande par exemple. En France, il y a cinq millions de chômeurs... Si on leur propose de travailler de 21 heures à minuit en étant doublement ou triplement payés, c'est toujours mieux que rien, non ? Ouvrons le débat", propose Pierre Gattaz.
Suite à ces propositions, les syndicats sont montés au créneau. Laurent Berger, numéro un de la CFDT, a qualifié ce plan de "provocation". Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière a jugé "inacceptables" les propos tenus par le Medef. "Si l'on pousse le raisonnement du Medef, il va proposer de faire travailler les enfants. C'est pas sérieux. Un millier d'emplois, cela n'a aucun sens sur le plan arithmétique. Si j'osais une formule, je dirais que Pierre Gataz a fumé la moquette", a-t-il ajouté sur RFI. Et vous, que pensez-vous de ce plan ?
