Mali : les femmes non voilées de la tête aux pieds, mutilées

Les islamistes qui contrôlent depuis six mois la ville de Tombouctou ont d'abord forcé les hommes à aller à la mosquée. Leur obscurantisme vise aujourd'hui les femmes qu'ils couvrent de voiles noirs, et bien pire encore...

Dans la foulée du putsch militaire du 22 mars à Bamako, le nord du Mali est entièrement tombé sous le contrôle des groupes islamistes Ansar Dine (Défense de l'islam) et Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Malgré les coups de fouet, ces derniers ne sont pas parvenus à gagner l'obéissance et le respect de tous. Ils multiplient donc les supplices.

Couvre-feu

Selon une nouvelle directive, "toute fille ou femme rencontrée dans la rue à partir de 23H00 est arrêtée, chicotée (battue à coups de bâton), incarcérée et contrainte à payer une contravention".

Principes rigoristes

Depuis jeudi, une police des mœurs se rend chez les imams et dans les concessions pour dire que, désormais, toutes les filles "doivent s'habiller décemment", a confirmé un habitant du quartier Bellah Farandi. Des combattants sillonnent le marché de la ville, fusils à l'épaule, et arrêtent celles qui ne portent pas le voile.
Selon un observateur de France 24, jusqu'à présent, beaucoup de femmes arboraient un "mouchoir" léger, souvent de couleur blanche, qui dissimulait une partie des cheveux. Mais les islamistes exigent un voile foncé. Ils interdisent aussi les vêtements près du corps. Maintenant, les femmes doivent se parer de grands boubous ou de "toungou", un tissu de 12 mètres, traditionnel du Sahel. Les désobéissantes se verraient couper les oreilles et seraient envoyées en prison.

 

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Femmes maliennes de retour du marché © colibri83 - Fotolia.com

IntransigeancePremière sanction, jeudi après-midi, une femme enceinte qui n'avait qu'un simple foulard sur le crâne n'a pas été autorisée à entrer dans l'hôpital. Elle a accouché sur le trottoir.

Châtiments corporels

Amnesty International dénonce la multiplication des violences qui sont infligés au Mali "au nom de l'interprétation de la charia": exécution par lapidation d'un couple non marié, amputations des présumés voleurs, à la suite de "parodies de procès", flagellations de buveurs d'alcool ou de fumeurs. Les islamistes d'Ansar Dine ont également démoli la majorité des mausolées des saints musulmans de la cité de Tombouctou, qui était aux XVe et XVIe siècles une capitale intellectuelle et spirituelle, haut lieu de la diffusion de la culture islamique en Afrique.
 

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