Loi Taubira sur le mariage homosexuel : l'heure du premier bilan

Le 23 avril 2013, la loi sur le mariage pour tous était adoptée par le Parlement. Un an après, le soufflé n'est pas retombé : les partisans demandent que la loi aille plus loin, les opposants restent mobilisés. Première bougie, premier bilan.

Loi Taubira sur le mariage homosexuel : l'heure du premier bilan
© Blondet Eliot/ABACA

Premières noces. Onze jours après la promulgation de la loi Taubira, Vincent Autin et Bruno Boileau sont les premiers homosexuels à se dire "oui" à Montpellier, devant 500 invités. Suivront les premières filles, les personnalités... Selon les chiffres publiés par l'Institut national de la statistique (Insee), environ 7000 mariages entre personnes de même sexe ont été célébrés en 2013. Cela représente 3% des 238.000 unions en France. Pas un raz de marée, mais "L'égalité n'est pas une valeur comptable", rappelle Nicolas Rividi, porte-parole de l'Inter-LGBT, qui représente les lesbiennes, gays, bi et transsexuels. Pour ce dernier, "Même s'il n'y avait eu que cinq mariages de couples de même sexe, il aurait fallu faire cette loi, pour que les homosexuels cessent d'être des citoyens de seconde zone". 
Fierté et projet parental. Outre la fierté d'être comme les autres et non plus des "sous citoyens", le mariage permet aussi aux couples homosexuels d'entamer une procédure d'adoption auprès d'un tribunal. Une sécurité pour les enfants de ces couples, notamment en matière de succession.
Un papa, une maman. Cet accès à l'adoption n'est pas du goût des opposants. La question de la filiation est pour eux fondamentale. Pour Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous, "Deux hommes, aussi aimants soient-ils, ne remplaceront jamais une mère et deux femmes ne remplaceront jamais un père". Fer de lance de la contestation de la loi Taubira, la Manif pour tous, continue de mobiliser. Le soufflé n'est pas retombé comme en témoigne la manifestation organisée suite à la reconduction de Christiane Taubira au poste de garde des Sceaux. Parmi eux, Christine Boutin. Fervente opposante au mariage pour tous, elle a récemment dérapé en déclarant que "l'homosexualité est une abomination". Un an après, avancée sociétale 1. Tolérance 0.