Le "Sleep texting", ennemi n°1 du sommeil chez les adolescents

On le savait déjà, les adolescents sont accros aux textos. Ce que l'on savait moins, c'est que cette addiction se répercutait même sur leurs heures de sommeil.  Et cette mauvaise habitude est à surveiller par les parents, car elle a des répercussions  sur la fatigue des ados et leur état de santé.

Selon une étude menée auprès de 133 élèves de classes de cinquième et de quatrième dans deux établissements d'Ile-de-France par le réseau Morphée,  14% des collégiens se réveillent au beau milieu de la nuit pour jouer sur Internet, 25% se connectent à des réseaux sociaux et 32% envoient des SMS. Plus inquiétant encore : 13% d'entre eux y consacrent plus d'une heure et 17 % avouent même programmer une alarme pour se réveiller.

Le phénomène de "sleep texting" ("textos au lit") est donc de plus en plus répandu. En 2013 déjà, une étude menée par l'Association Santé Environnement France révélait que trois ados sur quatre dormaient avec leur portable allumé sous l'oreiller ou posé sur leur table de chevet.
"Ces données sont très inquiétantes et montrent le changement de comportement des jeunes avec les écrans, ce qui amène un grand nombre d'enfants à dormir moins de six heures par nuit", confie Sylvie Royant-Parola, présidente de Morphée au Monde.

Or, les adolescents ont besoin de dormir 8 à 10 heures par nuit. Un besoin de moins en moins respecté : selon une étude menée en 2011 par l'Inpes, le service médical du rectorat de Toulouse et l'INSV sur plus de 9 000 collégiens de 11 à 15 ans, un adolescent sur quatre dormirait moins de sept heures par nuit la veille des jours de classe.

David Cunnington, docteur au centre de troubles du sommeil de Melbourne explique au Daily Mail : "C'est devenu tellement répandu de recevoir en permanence des messages, des e-mails ou des notifications sur son smartphone qu'il est de plus en plus difficile pour nous de séparer notre vie éveillée de notre sommeil".
 

Pourquoi cette manie est-elle si néfaste ? Une étude américaine publiée dans la revue Applied Ergonomics en 2012 expliquait que la lumière produite par les appareils électronique nuit au sommeil en raison de la lumière bleue émise par les Diodes électro-luminescentes (DEL), qui perturbe la production de mélatonine, une hormone qui introduit le corps à l'état de sommeil. Par ailleurs, le manque de sommeil provoque de nombreux effets négatifs sur la santé, outre celui d'apporter fatigue et somnolence : difficulté d'attention, baisse de performance, obésité, dépression figurent parmi les maux provoqués par une fatigue accumulée. Une récente étude de l'Université de Pennsylvanie vient également de révéler que la perte de neurones serait aussi une conséquence du manque de sommeil. 

Que faire contre cette vilaine manie ? Eteindre les portables pendant la nuit, ou de manière moins radicale, si le portable sert de réveil, le mettre de l'autre côté de la chambre ou en silencieux. Il est aussi recommandé de ne pas se coucher trop tard, de ne pas hésiter à répéter les consignes et de repérer l'état de nos adolescents le matin.