Journée internationale des droits de l'enfant : état des lieux

La date du 20 novembre marque la journée de défense et de promotion des droits de l'enfant. A cette occasion, des associatifs et des acteurs publics se mobilisent pour organiser des opérations d'information et de sensibilisation.

Le 20 novembre est un jour particulier pour les enfants du monde entier car en 1954, l'Assemblée générale des Nations unies (ONU) avait recommandé l'instauration d'une journée pour promouvoir le bien-être des enfants. Et c'est le 20 novembre 1989 que La Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE) a été adoptée par l'ONU. Ce texte de 54 articles affirme qu'un enfant n'est pas seulement un être fragile qu'il faut protéger, mais aussi un individu qui a le droit d'être éduqué, soigné, protégé, qui a le droit de s'amuser, d'apprendre et de s'exprimer quel que soit l'endroit du monde où il est né. La convention a été ratifiée par 191 pays sur 193. Seuls la Somalie et les États Unis ont refusé de s'engager.
Aujourd'hui, cette manifestation permet aux différents états de faire le point sur les injustices et crimes dont sont victimes les enfants : travail forcé, tourisme sexuel, pauvreté... et de veiller au développement optimal de la personnalité dès la petite enfance, au progrès social, moral, culturel et économique de la communauté, à l'appréciation des identités et valeurs culturelles, et à la sensibilisation au respect des droits et des libertés fondamentales.

Selon les chiffres communiqués par l'Unesco, la situation en France est la suivante :

Un million d'enfants pauvres
 19 000 enfants maltraités
 76 000 sont en danger dans un contexte familial dégradé et qui menace leur développement éducatif et/ou matériel
 quelque 240 000 enfants placés ou pris en charge
 85 000 sont touchés par le saturnisme
 record des suicides des 15-24 ans.
 150 000 filles et garçons quittent chaque année le système scolaire sans aucune perspective
 15 000 ne suivent pas leurs cours alors qu'ils sont inscrits au collège ou au lycée et qu'ils n'ont pas encore 16 ans.
 15 % des enfants qui arrivent au collège ne comprennent pas ce qu'ils lisent

L'Unicef a révélé mardi qu'en France un enfant sur six est dans une situation d'exclusion sociale et la ministre de la Famille Dominique Bertinotti a appelé à faire de l'enfance maltraitée, "un phénomène assez tabou et mal connu", la grande cause nationale en 2014.
"Chaque jour, en France, deux enfants meurent de violences infligées par des adultes, le plus souvent leurs parents", souligne le texte signé notamment par Valérie Trierweiler, les psychanalystes Boris Cyrulnik et Elisabeth Roudinesco, l'anthropologue Françoise Héritier ou encore les anciens ministres Jack Lang et Luc Ferry.

Mardi, en recevant les résultats de la première consultation nationale de l'Unicef France, réalisée auprès de 22 500 jeunes de 6 à 18 ans, la ministre a souligné que "la maltraitance ce n'est pas simplement les coups, ce n'est pas simplement une violence physique, c'est aussi une violence psychologique, des humiliations".

En 2010, 2,7 millions d'enfants grandissaient dans des ménages vivant sous le seuil de pauvreté, soit un taux de pauvreté de 19,6 %, selon les chiffres de l'Insee. Ce "taux d'enfants pauvres est inadmissible" en France, a jugé Mme Bertinotti.

La ministre de la Famille a d'ailleurs appelé à la création d'un "ministère de l'Enfance" pour que les questions liées aux plus jeunes soient envisagées de manière transversale et afin de "travailler sur une politique globale" de l'enfant.