Israël remodèle l'image de la femme
Les parlementaires israéliens ont voté une mesure interdisant l'emploi de mannequins trop maigres dans les défilés et les publicités. Une grande première... avec ce qu'il faut là où il faut.
La loi, adoptée à l'unanimité, stipule qu'hommes ou femmes ne peuvent être recrutés pour des emplois de mannequin sans un certificat médical assurant que leur indice de masse corporelle (IMC mesuré en divisant le poids par la taille au carré) n'est pas inférieur à 18,5 (ex : 57 kg pour 1m75).
S'écarter de la pente dangereuse
Fini les côtes apparentes, les hanches saillantes et les visages cadavériques ? Rachel Adatto, médecin et députée à l'origine du texte, a espéré que cette loi inciterait les jeunes gens à ne pas tenter d'imiter des icônes esthétiques dangereuses. "La beauté ne doit pas être anorexique", a-t-elle déclaré. "La loi va changer la situation actuelle où des personnes en sous-poids représentent l'idéal pour les enfants et les jeunes, les poussant de fait vers la terrible malédiction des troubles alimentaires, qui affectent non seulement l'esprit mais aussi le corps. Et constituent une cause majeure de décès chez les mineurs", a précisé la marraine du projet."Nous ramenons les référents dans les limites de la logique, du raisonnable et de la santé", a-t-elle ajouté.
Portemanteaux squelettiques
Adi Barkan, photographe de mode, a estimé que les nouvelles normes imposées par l'industrie du luxe devenaient trop dangereuses. "Il y a quinze ou vingt ans, on prenait en photo des modèles de taille 38. Aujourd'hui, c'est du 24", a-t-il expliqué. "C'est la différence entre mince et trop maigre. C'est la différence entre la vie et la mort", a-t-il alarmé.
Mention du logiciel obligatoire
La législation stipule également qu'il doit être "clairement indiqué" sur les images utilisées si un programme de retouche a été utilisé pour affiner l'apparence. Elle s'applique aux images imprimées, aux panneaux d'affichages et aux publicités télévisées, y compris pour ceux ou celles fait(e)s à l'étranger avec des mannequins étrangers et importés en Israël.
Après la mort de deux mannequins anorexiques en 2006, l'Italie et l'Inde ont écarté les silhouettes fluettes des podiums des défilés. Les magazines français vont-ils adopter cette démarche chaloupée ?