Violée, elle voulait avorter, elle doit accoucher

En Irlande, une femme de 18 ans, qui aurait été violée alors qu'elle était mineure, a été obligée d'accoucher par césarienne après s'être vu refuser un avortement.

Un an après l'adoption d'une loi assouplissant l'interdiction de l'avortement, un cas met en lumière les limites de ce texte. Une jeune femme a été forcée à accoucher par césarienne après vingt-cinq semaines de grossesse à la suite d'une décision de justice lui refusant le droit à l'avortement. Affirmant avoir été victime d'un viol, la mère avait demandé de recourir à une IVG dès les 8 premières semaines de sa grossesse. La justice irlandaise lui a alors refusé cette demande. Face à cette décision, la jeune maman, dont les tendances suicidaires ont été soulignées par les experts, décide de commencer une grève de la faim. Les médecins ont alors jugé que cette décision allait mettre le nourrisson et sa mère en danger. C'est à ce moment-là que les autorités irlandaises ont fait naître l'enfant de force. Le bébé a été immédiatement pris en charge et placé en soins intensifs.
Le débat sur l'IVG est relancé en Irlande. En juillet 2013, l'Irlande avait légalisé la pratique, tout en y mettant de nombreuses conditions dont le fait que l'avortement ne pouvait être réalisé que dans le cas où la grossesse faisait courir un risque à la mère. Les tendances suicidaires sont inclues dans cette notion de risque. D'après Mary Favier, la porte-parole de l'association Doctors for choice, qui milite pour le droit des femmes à disposer de leur corps, la jeune femme "a été littéralement enfermée dans des instituions irlandaises qui l'ont forcée à porter un bébé contre sa volonté, alors que des spécialistes débattaient pour savoir si elle pouvait subir ou non un avortement". 

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Manifestation anti-avortement ©  Julien Behal/AP/SIPA