Pendaison d'une femme en Iran, indignation dans le monde

Malgré les nombreux appels à la clémence et la forte mobilisation d'artistes et de personnalités de la société civile, Reyhaneh Jabbari, une jeune Iranienne de 26 ans, a été pendue pour le meurtre d'un homme qui aurait tenté de l'agresser sexuellement. Une exécution décriée par Amnesty Internationale. L'ONG a qualifié cette mise à mort de "nouvelle tache dans le bilan des droits de l'homme de l'Iran", mais aussi  d'"un affront à la justice". Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont également condamné cet acte. Sur la page Facebook créée en soutien à la jeune femme, le message "repose en paix" apparaît désormais.
Décoratrice d'intérieur, Ryhaneh Jabbari avait été reconnue coupable de meurtre, en juillet 2007, sur la personne de Morteza Abdoladi Sarbandi, chirurgien et ancien employé du ministère des Renseignements. La jeune femme avait plaidé la légitime défense arguant que l'homme l'avait agressée physiquement et sexuellement.
Les juges ne se sont pas laissés convaincre.
Selon la justice iranienne, il s'agissait d'un meurtre prémédité. Le bureau du procureur de Téhéran a déclaré dans un communiqué que Reyhaneh Jabbari a avoué "avoir acheté un couteau de cuisine (...) deux jours avant le meurtre" et qu'elle aurait frappé la victime dans le dos, "ce qui montre que ce n'était pas une légitime défense". La porte-parole du département d'Etat américain, Jennifer Psaki a quant à elle déclaré, dans un communiqué : "Il y a de sérieux doutes sur l'équité du procès et les circonstances entourant ce dossier, dont des rapports faisant état de confessions recueillies sous de sérieuses contraintes". Selon l'ONU, en 2013, plus de 500 personnes ont été exécutées en Iran.